De Luc Leblanc, il ne faudra pas retenir que sa grosse dépression après la fin de sa carrière et cette sortie en forêt où il a mis le canon de son fusil sous sa gorge. Car, sa longue échappée en vélo s’est révélée haute en couleurs entre victoires épiques, recours au dopage et “quolibets injustes”. Le champion du monde 1994 n’a jamais eu l’aura d’un Richard Virenque ou d’un Laurent Jalabert, avec qui il s’est longtemps chamaillé sur le circuit, mais reste un personnage à connaître. Son autobiographie, baptisée Moi Lucho. L’important c’est de rester vivant, et sortie aux éditions Solar, est l’occasion de rattraper ce franc-tireur par le maillot et de rembobiner son parcours cabossé. Celui d’un talent pur, prodige singulier et attachant, mais symbole d’une “génération foutue” où l’EPO a atomisé le peloton. Courageux sur les routes du Tour, « Lucho » l’est tout autant pour mettre des mots sur ces maux, ceux d’un écorché vif qui a eu le mérite de construire une carrière sur une seule jambe.
Moi Lucho. l’important c’est de rester vivant – Luc Leblanc – Editions Solar – 296 pages – 19,90 euros
