De là où il a malheureusement pris ses quartiers, Louis Nicollin aurait préféré un tout autre décorum pour fêter les 50 ans de son club chéri. Le MHSC est en effet embourbé dans la panade, entre des résultats moribonds, un désamour croissant des supporters et une perte inéluctable d’identité. Tout le contraire de ce pourquoi ce travailleur passionné s’est battu pour bâtir la Paillade. Car, on aurait tort de résumer le personnage de Loulou à ses excentricités et ses sorties parfois à l’emporte-pièce. La biographie Louis Nicollin, le football en héritage, sortie chez Solar, raconte avec tendresse le parcours d’un « mec des poubelles » devenu l’une des figures phares du football français, et l’un des derniers des Mohicans d’une époque révolue. Une trajectoire singulière où le mot « famille » a toute son importance. D’ailleurs, ses « frères de club », Michel Mézy, Jean-Louis Gasset ou Robert Nouzaret, donnent leur version de ce personnage paternaliste, au coeur immense, dérivant parfois vers celui du père fouettard. Du Loulou dans le verbe et dans le geste.
Louis Nicollin, le football en héritage – Jean-Marc Lanoë – Solar Edition – 240 pages – 19,90 euros
