Chaque année, le numéro des plus belles photos de sport de L’Equipe Magazine est très attendu. Le quotidien de référence fait plus fort cet hiver en sortant, en collaboration avec Solar, un ouvrage des plus élégants regroupant mille clichés de légendes du sport. Des images qui racontent ces champions parfois mieux que des mots. Des captures mêlant scènes de compétition, instants de vie ou portraits saisis sur le vif tirés des archives photographiques du journal. Ce bel album est découpé en huit chapitres, chacun représentant quasiment une décennie sur quatre-vingt années de reportages sportifs. Chaque décennie à ses prodiges (Cerdan, Noah, Bolt ou Zidane), ses héros d’un jour, ses athlètes moins connus, anonymes et pionniers, entrés dans l’histoire en une fraction de seconde ou pour quelques centimètres. Mais c’est aussi le travail de ces photographes envoyés sur tous les stades de la planète qui est mis en valeur au fil de ce voyage visuel.

Les légendes du sport en 1000 images, par L’Équipe – Editions Solar – 448 pages – 44,90 euros.

Il est une star des réseaux sociaux. Ces vidéos spectaculaires tournées aux quatre coins de la planète font des millions de vues et inspirent des générations de vététiste. Pourtant, le nom de Kilian Bron n’est pas vraiment connu du grand public. Le pilote de 33 ans essaie de réparer cette anomalie en se lançant dans une autre aventure, littéraire cette fois-ci, avec la sortie de son autobiographie « Le vélo m’a sauvé », sorti aux éditions Flammarion. Dans ce récit intimiste, il y retrace son parcours, depuis sa découverte du vélo pour s’évader d’un contexte familial compliqué à ses récents exploits dans des endroits singuliers, en passant par son amour des montagnes, ses tournages, son étiquette de « casse-cou » qu’il refuse… « Ce qu’il partage avec nous dans ce livre, ce sont des sensations, des valeurs aussi : le goût de l’effort, l’appel du voyage, l’humilité et le respect du monde qui l’entoure », tease Martin Fourcade, préfacier de cet ouvrage inspirant. Difficile de trouver meilleur porte-parole pour inciter des curieux à s’intéresser à un autre maître de sa discipline.

Le vélo m’a sauvé – Kilian Bron (préface de Martin Fourcade) – Flammarion – 207 pages – 20 euros

Rares sont ceux qui nous donne envie de pratiquer un sport dont on ignore tous les codes. Monstre sacré du surf avec onze titres de champion du monde, Kelly Slater fait partie de cette catégorie. Le Floridien incarne sa discipline à merveille, ne faisant qu’un avec les vagues grâce à son style aérien et sa manière instinctive de lire l’océan. Mais derrière le prodige perfectionniste se cache un homme beaucoup plus tourmenté à la célébrité inattendue, qui va se construire dans la difficulté. C’est ce destin hors du commun que retrace Stéphane Cohen dans la biographie passionnée « Kelly Slater, la légende du surf », sortie aux éditions Solar. Celui d’une icône planétaire, aujourd’hui retraitée, mais qui se consacre toujours à faire vivre un sport à contre-courant des autres. Voici donc une invitation idoine pour plonger dans l’âme du surf.

Kelly Slater, la légende du surf – Stéphane Cohen – Solar – 384 pages – 19,90 euros

Un an déjà. Si Carlos Alcaraz essaie de glisser (avec brio) sur ses pas d’extra-terrien, Rafael Nadal, avec sa grinta, son palmarès indiscutable à Roland-Garros et son duel homérique avec Roger Federer, manque aux férus de petite balle jaune. Beaucoup a été dit sur l’ogre de Manacor mais peu d’observateurs le connaissent comme Christopher Clarey, aux carnets de notes remplis de commentaires sur le style de dur au mal du joueur, sur la constance d’un homme qui a dédié sa vie à son sport. Dans son ouvrage sorti chez Flammarion, l’ex-journaliste du New York Times a souhaité s’échapper des codes de la biographie classique pour tracer en parallèle le parcours du Majorquin et l’histoire du Grand Chelem parisien qui est devenu le sien, au fil des ans. En ressort une lecture qui se savoure comme un véritable roman d’aventure, le tout rythmé par différents témoignages d’entraîneurs, de championnes et champions et autres historiens qui renforcent un peu plus le récit emballant de cette figure reconnue de ses pairs.

Rafael Nadal – Christopher Clarey (traduit de l’anglais US par Yannick Cochennec) – Flammarion – 590 pages – 24 euros