Y’a pas photo !


L’exploit sportif ne vaut que s’il est sublimé par des images. De celles que l’on reprend plaisir à jeter un coup d’œil nostalgique et qui restent à jamais gravées dans nos têtes. Les amateurs du genre vont adorer se plonger dans L’œil du sport, coédité par Solar, compilation des clichés les plus marquants des photographes du journal L’Equipe. Chacun d’entre eux a puisé dans un puits sans fond pour y choisir son ou ses instantané(s) collector(s), celui qui récompense sa patience, son opiniâtreté, sa précision et son flair. Souvent relégués (à tort) dans l’ombre des journalistes, les photographes nous informent tout autant, nous racontent une histoire, leur histoire, partagent leur sensibilité, capturant l’instant T pour le faire perdurer de longues années. En ressort un magnifique écrin qu’il faut prendre le temps de feuilleter, pour s’attarder sur un petit trésor, un souvenir d’enfance ou tout simplement un grand moment de sport.

L’oeil du sport – L’Equipe – Editions Solar – 160 pages – 29,90 euros.

A la bonne adresse

Critiquée mais toujours debout. Voilà 75 ans que les amateurs de sport trempent leur croissant chaud dans leur tasse de café en parcourant L’Equipe. Certains le lisent à l’envers, d’autres ne dévorent que les pages dédiées à leur sport, et beaucoup maugréent en voyant l’évolution de leur canard préféré. Leur courroux risque encore de s’accentuer en feuilletant le magnifique ouvrage 10 Faubourg Montmartre, sorti aux éditions En exergue, qui est un recueil de documents d’époque du fleuron médiatique de l’histoire du sport. Ses anciens journalistes y racontent avec une certaine nostalgie leurs belles heures au sein du siège, leurs rencontres marquantes, leurs moments forts. Un récit découpé en 14 chapitres et illustré par des éléments (manuscrit du dernier article d’Antoine Blondin, texte qui a scellé la création des coupes d’Europe de football) qui ont donné à ce journal ses lettres de noblesse. Même mal réveillés, vous ne verrez plus votre pain quotidien et ses artisans de la même façon !

10 faubourg Montmartre – Association des anciens de l’Equipe – En exergue éditions – 29,90 euros.

Pourvu qu’elle soit Doudouce

Elle, c’est sa fameuse palette. Un outil technologique auquel Philippe Doucet a donné naissance en 1999, à une époque où l’on ne parlait pas encore d’expected goals et de volume de courses à haute intensité. Ce journaliste de Canal+, à la voix aussi douce que ses analyses sont corsées, s’est posé comme le précurseur d’une génération de jeunes statisticiens, prêts à dégainer les chiffres comme Thierry Henry son enroulé du pied droit. Vingt ans de palette sont ainsi racontées par son inventeur dans cet ouvrage dont le sous-titre « comment la vidéo a révolutionné le foot » vaut tous les exposés du monde. C’est aussi une plongée dans les arcanes d’une chaîne -Canal en l’occurrence- qui aura donné à des milliers de passionnés des éléments pour mieux comprendre leurs idoles. Si le futur du foot passe désormais par ces fameux data, se souvenir de là où tout a commencé est fortement recommandé, voire scientifiquement approuvé.

La palette racontée par son inventeur – Philippe Doucet – Éditions Solar – 368 pages – 17, 90 euros.

C’est Marseille-Cassis bébé !


Ce n’est pas le Mistral qui allait déstabiliser les 16.000 coureurs inscrits pour Marseille-Cassis. Repoussée d’un an en raison de la crise sanitaire, cette 42e édition s’est une nouvelle fois déroulée le 31 octobre 2021 dans une ambiance exceptionnelle tout au long d’un parcours toujours aussi casse-pattes. Mais les participants avaient des fourmis dans les jambes, surtout Félix Bour et Mekdes Woldu qui ont su déjouer les pièges de cette course pour s’imposer avec brio. Un peu plus loin, les téméraires sportifs affichaient un sourire radieux, bravant le vent dans le col de la Gineste comme ils ont pu, avant de se projeter sur la baie de Cassis et son majestueux Cap Canaille. Un rictus qui ne les a pas quittés sur le tapis rouge déroulé au milieu des vignes de Provence puis lors du traditionnel bain dans la Méditerranée, médaille fièrement arborée autour du cou. Ça sentait la délivrance à plein nez, tout comme pour les organisateurs et bénévoles qui méritent également les honneurs. On reviendra encore plus fort !