Peu de personnes se saigneraient pour ce club. Et ce n’est finalement pas plus surprenant que ça. La seule équipe au palmarès vierge parmi celles qui ont connu la saison inaugurale de MLS en 1996 n’a jamais rien fait pour se faire apprécier. Depuis les sombres jours des années 90 où les MetroStars jouaient encore dans l’inhospitalier stade des Giants, jusqu’à l’ère actuelle des propriétaires étrangers appelés à manager des joueurs désintéressés, les Red Bulls ont inspiré plus d’indifférence et de frustration que d’affection.

New York est pourtant la ville idéale pour attirer des prospects toujours partants pour supporter leurs différentes équipes. Le sport là-bas est dominé par la présence de sept franchises des quatre grandes ligues professionnelles (NFL, MLB, NBA, et LNH) et un calendrier événementiel toujours fourni, comportant notamment le marathon, des courses hippiques prestigieuses, un tournoi de tennis du Grand Chelem et des Championnats du monde de boxe, notamment. Bref, la ville possède une grande tradition sportive. Il y a aussi de la place pour l’équipe de soccer, même délocalisée dans le New Jersey. Les Red Bulls évoluent dans une enceinte unique et spécifique au soccer qui peut être qualifiée de stade le plus perfectionné du pays, le Red Bull Arena. Pourtant, le club est au neuvième rang du classement des affluences moyennes. Les New Yorkais ne se reconnaissent pas dans cette équipe. Dans les coulisses du stade, une multitude de tableaux recouvrent les murs. Sur chaque tableau, un joueur avec le maillot des Red Bulls avec un même slogan en capital: « NEW YORK IS MY HOME ». Pas très crédible quand on sait que l’effectif comporte seulement deux joueurs demeurant au club depuis plus de deux ans…
Depuis que l’ancien coach, Hans Backe, a été prié de quitter le navire, New York a entamé des recherches en Europe pour trouver un successeur notoire, qui pourrait rassurer l’équipage et surtout Thierry Henry. Après avoir essuyé le refus de Paulo Souza, les directeurs sportifs Andy Roxburgh et Gérard Houllier ont réfléchi à une nouvelle stratégie: back to the roots (retour aux racines).

Mike Petke est originaire de Long Island, il a passé huit saisons dans l’équipe comme défenseur mais surtout comme leader de l’équipe. Après avoir annoncé sa retraite en 2010, il est naturellement entré dans le staff sans l’avoir demandé, d’abord comme coach de l’équipe réserve puis comme entraineur adjoint. Voilà ce qu’il disait encore la semaine dernière avant d’être désigné comme le nouvel entraineur en chef: « Mon rôle n’est pas restreint à celui d’adjoint. J’essaye d’être utile, sur et en dehors du terrain. Je suis un homme à tout faire. J’ai même pelleté le terrain avant le match contre DC lorsqu’il avait neigé. J’ai toujours agi dans l’intérêt du club, mes actions l’ont prouvé ».
« Donnez moi un putain de balai et je m’y mets de suite ! »
En parlant de ses dirigeants: « S’ils viennent me voir et me disent -Hey Mike, nous avons besoin d’un concierge, on a pensé à toi – Je leur répondrais – donnez moi un putain de balai et je m’y mets de suite ». Une semaine plus tard, ils sont en effet venus le voir, mais pour lui proposer un défi bien plus excitant: tenir les rênes d’une équipe en manque de leader et d’identité. Petke n’a même pas demandé à discuter des termes de son nouveau contrat. Il voulait juste mettre se mettre le plus vite possible au travail. Il a déjà affirmé qu’il ne ferait aucune différence entre Henry ou Cahill et les autres. Fini les privilèges. « Je vis, je respire, je me saigne pour ce club chaque jour. Je ne pourrais envisager qu’un joueur soit ici pour ne pas se défoncer ». Il a deux mois pour faire passer son message avant la première journée contre Portland le 3 mars.
L’annonce de sa nomination est donc très importante puisqu’elle signifie un changement de direction dans la philosophie des Red Bulls. En souhaitant prendre exemple sur le Real Salt Lake ou DC United avec Jason Kreis et Ben Olsen aux commandes – tous les deux anciens joueurs de leur équipe et maintenant jeunes entraineurs – Gerard Houllier espère instaurer une nouvelle identité et un état d’esprit qui donneraient envie aux New Yorkais de garnir la magnifique Red Bull Arena. Les Juninho et autres Luyindula sont prévenus, leur séjour à New York ne sera pas de tout repos. Les taureaux rouge vont sortir le bleu de chauffe.
* Retour aux racines
Jérôme Cortinovis
Luyindula n’a pas encore signer à New York. D’ailleurs je me demande si il va le faire…
Ça ne serait pas étonnant qu’il ne signe pas avec ce nouvel entraineur qui sait ce qu’il ne veut pas
De toute façon je pense que c’est Gérard Houiller qui souhaitait ce transfert à la base comme Juninho. Les NYRB ont assez d’attaquants pour le moment, ils recherchent surtout des milieux. D’ailleurs ils seraient prêts à échanger Kenny Cooper (18 buts en 2012) contre un très bon milieu de terrain de MLS ! Dans cette hypothèse, il pourrait faire signer Luyindula. Mais le nouveau coach pourrait s’y opposer histoire de montrer qui est le nouveau boss…
Tu m’as l’air bien renseigné. J’irai jeter un coup d’oeil sur ton blog plus souvent ! J’espère que Kenny Cooper va rester au NYRB
Je suis l’actu des NYRB depuis l’arrivée de Henry en juillet 2010 sur une page facebook. Mon blog est très récent par contre, comme le tiens d’ailleurs, mais je n’y manquerai pas aussi d’y jeter un coup d’oeil de temps en temps 😉