Frédéric Piquionne, l’envie d’enfin réussir à Portland

Frédéric Piquionne a été très discret jusqu’à maintenant. Rentré en jeu lors du dernier match de Portland, il n’a pas encore vraiment pu briller. La faute aux démarches administratives qui l’ont empêché de se concentrer sur l’aspect sportif . Mais tout semble réglé et sa saison pourra donc réellement débuter samedi contre Colorado Rapids.

7758967642_frederic-piquionne-avec-portland-le-23-fevrier-2013L’attaquant néo-calédonien a rejoint Portland quelques heures avant le match contre Seattle, il y a dix jours. Il était à Paris toute la semaine pour régler les ultimes détails administratifs. Encore jet lagué, il avait été lancé dans les 20 dernières minutes de la partie à Seattle dans une arène hostile de 40.000 personnes qui accueillait dans le même temps sa nouvelle star Obefami Martins. 20 minutes durant lesquelles les Timbers ont souffert pour finalement arracher l’égalisation et ramener un point du CenturyLink Field Stadium (1-1).

« Le stade respirait l’atmosphère foot  » a confié cette semaine Piquionne, visiblement conquis par l’ambiance. Cette dernière a renforcé la décision du français de signer en MLS lui qui a déjà connu de tels climats dans les derbies rhodaniens (OL-ASSE). Le joueur a pu profiter d’un week-end libre, calendrier oblige, pour se reposer après avoir passé beaucoup de temps dans les aéroports. « C’est bien pour moi parce que la semaine dernière, j’étais lessivé !  J’ai eu un programme spécifique pour récupérer et je pourrai être au top samedi. En espérant le jouer. » L’attaquant pourrait être aligné d’entrée de jeu contre les Colorado Rapids.

Ballon de plomb en 2008…

Engagé en début de saison par les Timbers après avoir passé trois ans en Angleterre sans jamais convaincre les dirigeants de ses clubs (Portsmouth, West Ham et Doncaster), il arrive dans l’Oregon pour remplacer les attaquants Brent Richards et Bright Dike, tous deux blessés lors de l’avant-saison et out pour un bon paquet de temps. Il représente plus qu’une alternative avec son physique longiligne qui permettra aux Timbers de jouer autrement, à savoir plus plus haut grâce à sa faculté à conserver le ballon. Mais pour ça, il a besoin de la confiance de ses partenaires. Souvent raillé à Lyon pour ses trop nombreuses maladresses (élu ballon de plomb 2008 devant Ronald Zubar), le joueur a prouvé auparavant à Rennes, Saint-Etienne et Monaco qu’il pouvait être un top player. La concurrence lyonnaise ne l’a pas aidé à l’époque, (Benzema, Fred, Kader keita) pas plus que le climat délétère qui a sonné cette année là la fin de l’hégémonie des Gones en Ligue 1.

L’international français (il compte une seule sélection) est le second frenchie après Mikaël Silvestre à rejoindre Portland. Comme lui, il est passé par une période d’essai avant de signer. Il a reconnu que la présence de son compatriote a rendu les négociations plus faciles. Il pense avoir fait le bon choix: « C’est la meilleure chose pour moi de rester ici. Le coach ainsi que toute l’équipe ont été parfaits avec moi. J’ai toutes les raisons d’être heureux. J’ai 34 ans, je suis aux States, que demander de plus ? Mais je ne vais pas me la couler douce. Le coach attend beaucoup de moi ». Son rôle pour le moment est de soulager les attaquants Darlington Nagbe et Ryan Johnson. Le statut d’international jamaïcain de ce dernier permettra au Français certainement de débuter plusieurs matches. « Je pense que nous avons un bon groupe. Je peux aider l’équipe grâce à mes expériences vécues dans des grands clubs d’Europe. Même si j’ai 34 ans, mes jambes répondent toujours et je vais le prouver ». En attendant de devenir peut être un joueur clé, la saison de Fredéric Piquionne débute samedi.

Source MLSoccer.com

Le bon départ de Chivas USA, le mouton noir de la MLS

Rares auraient été les personnes à prédire un tel départ, surtout après le premier match perdu 3-0 contre Colombus. Seulement voilà, Chivas USA est deuxième de sa conférence après un mois de compétition grâce à sa victoire 4-1 face à Chicago Fire le weekend dernier. Et un homme est particulièrement fier de ce début de saison: José Luis Sanchez Sola alias Chelís.

Cheli, le Nicollin de la MLS
José Luis Sanchez Sola, le Nicollin de la MLS?

Même les Mayas n’auraient pu le prédire. Emmenés par Dan Kennedy, le gardien auteur de parades exceptionnelles et par les exploits de ses attaquants Edgar Mejia et Juan Agudelo, les chèvres (Chivas en espagnol) ont démantelé Chicago d’une manière sans équivoque qui fait sûrement regretter les commentaires calomnieux des journalistes américains du début de saison.

Dirigé par le très controversé José Luis Sanchez Sola alias Chelís, le club considéré comme le petit frère du club mexicain C.D. Guadalajara (les deux clubs sont affiliés) cumule sept points après quatre journées, et ceci après avoir déjà joué le Los Angeles Galaxy, le champion en titre, avec qui il partage le même stade.

Jusqu’ici, le 3-5-2 déployé par Chelís marche superbement. Cette tactique est d’ailleurs à l’image de son entraineur mexicain: original, offensif et spectaculaire. Alors qu’à l’intersaison, le manager mexicain a été accusé par les journalistes « d’hispaniser » volontairement son équipe (neuf départs, six non hispaniques pour quatre arrivées, toutes hispaniques), il a récemment réfuté cet anti-américanisme en mettant en avant un budget limité qui l’empêche de faire autrement. On a du mal à le croire. Voici un condensé des dernières déclarations d’un coach détonant et provocateur pas comme les autres:

Conférence de presse après sa nomination comme manager de l’équipe, en décembre 2012:

« Nous allons tenter de donner un style à l’équipe qui plaira à nos fans (composés pour la majorité de latinos), sans oublier que nous jouons aux Etats-Unis… Nous mêlerons les deux cultures. J’ai l’impression que Chivas a perdu cette technique qui est si importante au Mexique et en Amérique latine. Nous devons rétablir ça. »

Sur l’identité du club:

« Je pourrais nommer, sans souci, 15 joueurs mexicano-américains qui ont joué pour d’autres équipes que Chivas USA. C’est une tragédie ! C’est pareil que d’avoir des filles et de ne pas savoir où elles dorment le soir venu ! Et quand tu les attrapes enfin, elles t’annoncent qu’elles ont eu trois fils pendant ce temps. Tu te demandes comment c’est possible ! »

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Sur ses joueurs hispaniques:

« J’oublie qu’ils sont mexicains. C’est comme une salade de fruit. Vous ne faites pas la différence entre le melon et le cantaloup (sorte de melon). Nous sommes Chivas USA, et tous dans la même salade. »

Sur lui-même:

« Je ne veux pas m’exprimer en anglais. La langue anglaise n’a pas assez de verbe pour exprimer ce que je pense. Donc je parle espagnol à mes joueurs. Et si ça ne vous plait pas c’est la même chose »

Sur son mode de vie américain:

« Je ne me vois pas vivre ici plus de deux ans. Ma maison me manque à Puebla, mes amis, mon canapé, ma télé, et l’océan. Puebla n’est peut être pas une ville toujours agréable. Parfois, les gens vous font peur. Mais c’est chez moi. »

Après le match nul de son équipe contre Los Angeles dimanche dernier:

« Je n’aime pas le Los Angeles Galaxy. Vous savez, même si les Ferrari sont de belles voitures, je n’aime pas la marque. Avec le Galaxy, c’est pareil. Je préfère la Mastretta MXT (voiture de sport mexicaine à deux places »

« Notre adversaire a été magnifique (ironique). Ils sont les meilleurs sur le continent. Je respecte ce qu’ils font, mais c’est une équipe new yorkaise (sous entendu, une équipe favorisée par les commissaires de la ligue basés à New York). Ce type d’équipe existe dans chaque pays. Le Real Madrid en Espagne, Boca en Argentine. Et puis il y a le Galaxy ici. »

Sur la difficulté qui attend son équipe avec la rencontre contre Chicago qui se profile:

« Ils vont me jeter des bouteilles dessus? S’il vous plait, je viens du Mexique. J’ai été dans de nombreux stades où dès lors que je posais le pieds sur la pelouse, les supporters se déchainaient et essayaient d’escalader la tribune pour venir me dire ce qu’ils pensaient de ma mère. C’était comme ça pendant 95 minutes. Vous pensez qu’à Chicago, ils vont m’uriner dessus? (rires diaboliques) »

Pourquoi les Red Bulls ont raison de ne pas s’affoler !

Deux points pris sur douze possibles par les New York Red Bulls. C’est le pire départ du club dans son histoire. Mais voici pourquoi il ne faut pas s’inquiéter plus que ça.

Raison No. 1: Le calendrier des Red Bulls leur a offert un début de championnat difficile. Très difficile depuis que l’on sait que l’Impact Montréal est la meilleure équipe de ce début de saison. Leur trip à l’Ouest ponctué par leur deux premiers matches contre Portland et San José était déjà suffisant pour effrayer bien des équipes. En cas de victoires, New York aurait frappé un grand coup. Cela n’a pas été le cas, point barre.

Raison No. 2: C’est bête à dire, mais les Red Bulls ne sont pas mauvais depuis le début. En fait, ils sont même bien meilleurs que plusieurs équipes tout aussi ambitieuses. Les hommes de Petke ont quelques phases dont ils peuvent être fiers. Le match nul à Portland (3-3) en est un exemple, quand on connait le potentiel de l’équipe de l’Oregon, et bien nombre de formations signeraient pour repartir du Jeld-Wen Field chaudron avec un point. Les Red Bulls ont été plutôt pas mal contre San José si on zappe les 10 minutes d’auto-destruction qu’ils se sont infligés en fin de partie (ils menaient 1-0 à la 83ème minute).

Raison No. 3: Une semaine après la désillusion californienne, les coéquipiers de Thierry Henry dominent DC United, mais sont malchanceux. Bill Hamid le gardien de DC peut compter sur l’aide des ses poteaux, et sauve le reste. Il réalise une incroyable parade dans les derniers instants qui lui permet de préserver le score (0-0) et d’être élu joueur de la semaine.

Raison No. 4: Montréal est donc l’équipe phare de ce début de saison. La défaite là-bas (1-0) est loin d’être une honte. La prestation des joueurs non plus. Ils ont plutôt bien bousculé la franchise canadienne et l’ont privé de ballon la plupart du temps. La présence d’Henry aurait certainement pu débloquer bien des situations. Les nombreuses absences ont en effet été préjudiciables à l’attaque new yorkaise. Des joueurs n’avaient jamais encore enfilé le maillot frappé des deux taureaux dont Luyindula.

Petke n’est pas un entraineur parfait, il est le premier à le dire. Mais il a le respect des joueurs, et ce n’est pas rien après la médiocre saison passée, marquée par des problèmes internes. La saison est encore longue et rien ne permet encore de suggérer l’activation de la sonnette d’alarme. Début de réveil samedi prochain au Red Bull Arena contre Philadelphie? Il serait grand temps.

Voici un excellent blog en français sur l’actualité des New York Red Bulls: http://newyorkredbullsfrance.overblog.com/

@j_cortinovis

Rien ne va plus à Seattle, qui ne panique pas

L’une des belles affiches de cette nuit était la confrontation entre San José et Seattle. Deux des supposées meilleures équipes de la conférence Ouest. Pourtant, avec une victoire des Earthquakes à la clé (0-1), les Sounders sont bons derniers. Pincez moi, je rêve.

Gspurning prend l'habitude de ramasser le ballon au fond des filets en fin de période...
Gspurning prend l’habitude de ramasser le ballon au fond des filets en fin de période…

Un point en trois matches. Seattle était loin de prévoir un tel départ pour son début de campagne 2013. Moi aussi comme vous le savez, puisque j’ai désigné cette équipe comme vainqueur de la MLS Cup dans mes pronostics d’avant-saison. Pourtant, après sa défaite 1-0 à San José cette nuit, c’est exactement ce qu’il est en train de se passer. C’est le pire départ de la franchise de l’état de Washington dans son histoire, et cela risque de ne pas s’arranger avec son prochain déplacement contre le Real Salt Lake.

« Ce n’est pas le départ que nous souhaitions, mais il y a beaucoup de positifs dans ce que nous avons fait jusque-là ». Le gardien des Sounders Michael Gspurning ajoute: « Nous jouons plutôt bien. Nous devons trouver la solution qui nous évitera de concéder des buts en fin de match. Et cette solution, c’est de se battre jusqu’à la fin, et de s’entraîner très dur ».

Comme la semaine passée où ils avaient laissé Portland marquer et leur avaient permis de revenir dans l’Oregon avec un point, ils ont cette fois ci permis à Chris Wondolowski de prendre sa revanche sur sa non sélection internationale dans le temps additionnel de la première mi-temps, alors que Seattle avait offert jusque là une solide prestation. Du gâchis. Le but de Wondo leur a aussi permis de mettre en valeur une problématique récurrente depuis le début de la saison: leur efficacité offensive. En seconde mi-temps, forcés d’attaquer, les attaquants se sont fait remarquer par leur maladresse devant la cage.

Les absents ont forcément tort.

Le classement de la conférence Ouest fait peur
Le classement de la conférence Ouest fait peur

« La manière dont nous avons joué était remarquable » a confié Sigi Schmid aux journalistes présents qui guettaient la sortie du coach de Seattle. « Je pense que nous avons pas grand chose à nous reprocher. Nous avons monopolisé la possession de balle. Un peu plus d’application à certains moments aurait fait la différence. »

Alors que la présence de Eddie Johnson, Obafemi Martins et Mario Martinez aurait pu aider, Schmid refuse de voir en leur absence un prétexte. De toute façon, ces trois là vont encore manquer des matches cette saison puisqu’ils sont régulièrement appelés avec leur équipe nationale, et il faudra donc apprendre à marquer sans eux. Et oui, pas de trêve internationale en MLS. Un peu comme en Top 14 en France, ce sont les équipes avec le plus d’internationaux qui se retrouvent pénalisées. La Ligue 1 a aussi des bons côtés…

« Je ne veux pas parler d’eux et de ce qu’ils auraient pu faire tout simplement parce qu’ils n’étaient pas là ! Les mecs qui ont joué ont fait du très bon boulot et ont travaillé dur toute la semaine ! » balance Schmid, comme un reproche à ses joueurs absents..

Alors que les signaux statistiques sont au rouge, personne ne semble paniquer et vouloir appuyer sur le bouton de détresse. « Bien sûr, ce n’est pas la joie quand vous regardez les chiffres et que vous voyez votre équipe dernière » concède Gspurning qui ne se veut pas alerte:   « Si nous restons calmes et que nous travaillons bien ensemble, nous allons engranger des points malgré un calendrier difficile. Cela va venir…  ». Le bouton reste allumé au cas où…

Source MLSoccer.com

Le résumé de la rencontre: