En MLS, on se rend compte rapidement que durant la saison régulière, certains matches n’ont aucune importance. Sachant qu’il est plutôt aisé de se qualifier en playoffs, y compris lorsque une équipe effectue une saison médiocre, les approches de matches sont pris à la légère tout au long de la semaine. Les erreurs au cours des matches en saison régulière ne sont pas irréversibles et les fautifs ne sont donc pas punis. Comment progresser individuellement et collectivement? Comment apprendre de ces erreurs comme le souligne l’ancien joueur Alexi Lalas? Cette tolérance à l’imperfection est pour moi l’une des principales causes des maux des équipes de Major League Soccer. Elle explique notamment l’échec des équipes américaines en Ligue des Champions CONCACAF.

Accéder aux playoffs est l’objectif numéro un avoué de chaque franchise en début de saison. Au final, plus de la moitié va y arriver (10 sur 19). Les grosses équipes peuvent donc se permettre de ne pas être assidues et de ne pas mettre toutes leurs chances de leur côté puisqu’elles savent qu’au final, elles vont parvenir à se qualifier (l’exemple de Donovan, qui se voit attribuer un mois de vacances supplémentaire). Le système de ce championnat est trop indulgent puisque l’on peut lever le pied en début de saison, ne pas être spécialement concentré et ne pas être inquiété par la suite.
Alors quand la prestigieuse et impardonnable Ligue des Champions se faufilent dans le calendrier des meilleures équipes de MLS, ces dernières se ramassent car elles ne sont ni prédisposées psychologiquement, ni préparées tactiquement, ni prêtes physiquement pour affronter un adversaire sur un match (ou deux). On l’a vu deux fois la semaine dernière, d’abord Seattle n’a pas su gérer un match à domicile contre les mexicains de Santos Laguna. La défaite 0-1 au CenturyLink Field stadium les a condamné (1-1 au match retour la nuit dernière). Une équipe de MLS a encore loupé une opportunité d’aller loin dans cette compétition…
Toujours la semaine dernière, Los Angeles Galaxy a concédé deux buts contre Monterrey au match aller, et les chances d’accomplir quelque chose d’héroïque cette nuit au Mexique s’annoncent minces (promis je ne changerai pas le texte demain matin s’il s’avère que je me suis trompé). Il faut aussi bien sûr avouer que l’équipe mexicaine de Monterrey est plus forte sur le papier et que leur profondeur de banc est supérieure. Mais tout de même ! Cela fait six ans que le Mexique s’est approprié cette compétition !
Je pense que ce système de playoffs nuit gravement au niveau des équipes de MLS. Rappelons que l’année dernière, les clubs ayant fini 4ème et 5ème (sur 9 et 10 équipes) de leur conférence respective ont atteint la finale de la MLS Cup. Los Angeles était au plus mal en mars, avril et mai… et cela ne les a pas empêcher de gagner le trophée à la fin de la saison ! Inimaginable ailleurs !
Tout les acteurs (staff + joueurs) vous diront que les sessions d’entrainement les plus sérieuses, les plus exigeantes, les plus constructives s’effectuent à partir de septembre, le mois qui sonne le début des playoffs. Les joueurs sont assidus comme ils ne l’ont jamais été auparavant dans la saison et une atmosphère beaucoup plus professionnelle règne au sein même des équipes. Il est alors trop tard pour la Ligue des Champions…