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Focus sur Bradley Diallo, un marseillais au Los Angeles Galaxy: « Une expérience incroyable »

Bradley Diallo et son coéquipier en fond Robbie Keane
Bradley Diallo et son coéquipier en fond Robbie Keane

Ce week-end, les deux équipes du Los Angeles Galaxy se rendaient au Texas. L’équipe première affrontait le FC Dallas pour un duel du haut de classement. La réserve, surnommée Los Dos, jouait contre les Aztex dans la capitale texane. Dans les deux oppositions, on a assisté au même scénario, les équipes californiennes étant toutes les deux menées à la pause pour finalement s’imposer d’un petit but à la fin du match.

Plusieurs francophones font partie de l’équipe du Los Angeles II. Parmi eux, Bradley Diallo, véritable pilier de la défense californienne. Il a marqué le but de l’égalisation. Après la rencontre (2-3), le Marseillais est revenu sur son parcours et son périple américain.

Bradley, tu as joué à l’OM dans toutes les équipes de jeunes jusqu’à arriver en équipe réserve. D’après toi, qu’est-ce qui a fait que tu n’as pas pu gravir la dernière marche?

1187 J’ai aussi intégré l’équipe première à l’occasion de quelques matches amicaux. Si je ne me suis pas installé en équipe première, je pense que je dois m’en prendre qu’à moi-même. Ça n’a pas marché, tant pis. Je ne regrette absolument rien, je suis fier de mon parcours. J’habite aujourd’hui Los Angeles, j’ai la santé, je joue au football, la vie est plutôt belle.

En 2011, tu as cette opportunité de partir à Oldham, club de League One, 3ème division anglaise. Un mot sur cette aventure?

C’était une très bonne expérience. Jouer en Angleterre, c’est le rêve de beaucoup de joueurs. Même si c’était dans une division inférieure. Dès mon troisième match j’offre une passe décisive. Malheureusement je prends un rouge dans cette même partie. Lorsque je reviens, je me blesse aux ischio-jambiers. Je suis out deux mois et demi, et lors de mon match de reprise, je connais la même blessure. J’avais repris trop tôt. A la fin de la saison, je me retrouve sans club et je ne joue pas pendant six mois…

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Et là se présente une opportunité en Belgique au mercato d’hiver…

Oui, en deuxième division (au Royal White Star Bruxelles). On me vend un super projet sportif alors j’y vais ! Je joue 15 matches, on joue les playoffs… Mais en avril, le club dépose le bilan. On a un nouveau président avec qui ça ne se passe pas bien. On est 50 joueurs sous contrat, c’est le bordel ! Je quitte donc le club et je me retrouve une nouvelle fois sans club.

Comment atterris-tu à Los Angeles?

Grâce à Sidney Broutinovski (Directeur Général du cabinet d’agent de joueur 11 DE LÉGENDE & le fondateur de l’école des agent de joueurs de football -l’EAJF) qui me parle d’une opportunité de partir là bas. Je suis quelqu’un de très open, ouvert à toutes les cultures. A l’époque, pour moi, Los Angeles Galaxy c’est David Beckham. Je ne connaissais rien à ce championnat et à cette franchise. On me dit que c’est pour jouer avec la réserve dans un premier temps et qu’en cas de bonnes performances je pourrais intégrer éventuellement l’équipe première. J’avais déjà un mauvais à priori sur la MLS, alors jouer en troisième division, je me disais que le niveau était certainement … très moyen (il sourit). Mais après réflexion j’ai accepté le challenge. Je ne pouvais pas passer à côté d’une expérience aussi incroyable et comme je t’ai dit je ne regrette rien. Je referais la même chose aujourd’hui.

C’est ta deuxième saison aux USA en USL avec l’équipe réserve, est-ce que tu n‘as pas cet impression de revivre ce que tu as vécu à l’OM ?

Non c’est différent. A l’OM j’étais jeune et je jouais en amateur. Ici je suis pro. Je suis dans un environnement où l’on nous met dans des conditions telles, qu’on ne pense que soccer. C’est vrai j’espère avoir l’opportunité de jouer en MLS et d’intégrer l’équipe première mais il ne faut pas être gourmand trop rapidement.

L’effectif de Los Angeles a été renforcé par des joueurs de classe mondiale: Gerrard, Giovani récemment. Voir ces joueurs arriver, c’est pas décourageant pour toi qui aspire à enfin intégrer l’équipe première ?

Non, c’est motivant. Ces joueurs que tu cites jouent à des postes différents du mien, ce ne sont pas des concurrents directs. Pouvoir les côtoyer, c’est une chance de malade. C’est même difficile de réaliser que chaque matin on va les voir.

Apprécies-tu toujours ton quotidien à Los Angeles ? Les installations du club, la ville etc…

11002674_987226914638281_6027754752503121569_oLes installations du club parlons-en. Je ne pense pas qu’il y ait un club de Ligue 1 qui ait ce niveau d’installation. C’est incroyable. Tout est fait pour que nous sentions bien. Nous nous entraînons au même endroit que l’équipe première, nous utilisons la même salle de musculation. C’est du très haut de gamme . Quant à mon quotidien, je vis un rêve. Los Angeles, je n’ai pas besoin de t’expliquer… Le club nous laisse pas mal de liberté en plus. Je me suis très bien adapté à ce pays, je me sens bien ici.

Tu pourrais quitter cette franchise pour une autre?

Ouais pourquoi pas, je suis très ouvert. On va voir comment ça va se passer. Après, il faut voir la ville, c’est sûr…

Pour jouer ce match à Austin au Texas, vous avez pris l’avion depuis la Californie. Comment vis-tu ces nombreux et interminables voyage en avion ?

Personnellement ça ne me dérange pas. Trois heures d’avion, ce n’est pas la mort. Les équipes en Europe qui jouent des compétitions européennes connaissent aussi ça. J’adore voyager alors ce n’est vraiment pas un problème pour moi.

Après ton but, je t’ai vu faire une petite prière. Tu es musulman, est-ce que, comme les clubs peuvent le faire en France, les franchises américaines aménagent les séances d’entraînement pour les joueurs de confession musulmane durant le ramadan ?

Ici, dès le départ je suis allé voir les dirigeants, le staff, et je leur ai demandé de me considérer comme un joueur lambda. Je savais que je n’allais pas souffrir pendant le jeûne, malgré la chaleur en Californie. J’ai même terminé en tête aux tests physiques de l’équipe. C’était un peu dur au début, mais ça ne m’a posé aucun souci après les premiers jours.

Tu suis un petit peu ce qu’il se passe dans ton club de cœur? Tu as du voir ce qu’il s’est passé récemment?

Bien sûr, c’est mon club formateur alors je les suis de très près. Je ne me fais pas de souci après le départ de Bielsa. Le club trouvera un entraîneur à la hauteur. Et puis je connais Passi, je sais qu’il fera le boulot pendant la transition. Et peut être même plus longtemps…

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Beckham quitte la scène, mais prépare déjà son futur

Dix ans auparavant, si vous demandiez à un Asiatique, un Africain ou même à un Européen ce qu’ils savaient du Galaxy, les réponses auraient en grande partie tournées autour des étoiles et des planètes. Aujourd’hui, elles incluent forcément David Beckham. Un autre genre d’étoile me direz-vous…

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En étant l’instigateur du développement du soccer ces dernières années, Beckham a aussi placé ce sport sur de bons rails aux USA. Il lui a donné de la légitimité et de la visibilité en un rien de temps pour ce qui aurait dû demander des dizaines d’années sans lui. Dès son arrivée au Los Angeles Galaxy, l’intérêt pour le soccer, les courbes d’ audience et des affluences ont Lire la suite Beckham quitte la scène, mais prépare déjà son futur

Ma théorie sur l’échec des équipes de MLS en Ligue des Champions

En MLS, on se rend compte rapidement que durant la saison régulière, certains matches n’ont aucune importance. Sachant qu’il est plutôt aisé de se qualifier en playoffs, y compris lorsque une équipe effectue une saison médiocre, les approches de matches sont pris à la légère tout au long de la semaine. Les erreurs au cours des matches en saison régulière ne sont pas irréversibles et les fautifs ne sont donc pas punis. Comment progresser individuellement et collectivement? Comment apprendre de ces erreurs comme le souligne l’ancien joueur Alexi Lalas? Cette tolérance à l’imperfection est pour moi l’une des principales causes des maux des équipes de Major League Soccer. Elle explique notamment l’échec des équipes américaines en Ligue des Champions CONCACAF.

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« Lassé par les équipes de MLS qui apprennent des leçons. Il est temps pour ces équipes d’apprendre DE leurs leçons (comprendre erreurs) »

Accéder aux playoffs est l’objectif numéro un avoué de chaque franchise en début de saison. Au final, plus de la moitié va y arriver (10 sur 19). Les grosses équipes peuvent donc se permettre de ne pas être assidues et de ne pas mettre toutes leurs chances de leur côté puisqu’elles savent qu’au final, elles vont parvenir à se qualifier (l’exemple de Donovan, qui se voit attribuer un mois de vacances supplémentaire). Le système de ce championnat est trop indulgent puisque l’on peut lever le pied en début de saison, ne pas être spécialement concentré et ne pas être inquiété par la suite.

Alors quand la prestigieuse et impardonnable Ligue des Champions se faufilent dans le calendrier des meilleures équipes de MLS, ces dernières se ramassent car elles ne sont ni prédisposées psychologiquement, ni préparées tactiquement, ni prêtes physiquement pour affronter un adversaire sur un match (ou deux). On l’a vu deux fois la semaine dernière, d’abord Seattle n’a pas su gérer un match à domicile contre les mexicains de Santos Laguna. La défaite 0-1 au CenturyLink Field stadium les a condamné (1-1 au match retour la nuit dernière). Une équipe de MLS a encore loupé une opportunité d’aller loin dans cette compétition…

Toujours la semaine dernière, Los Angeles Galaxy a concédé deux buts contre Monterrey au match aller, et les chances d’accomplir quelque chose d’héroïque cette nuit au Mexique s’annoncent minces (promis je ne changerai pas le texte demain matin s’il s’avère que je me suis trompé). Il faut aussi bien sûr avouer que l’équipe mexicaine de Monterrey est plus forte sur le papier et que leur profondeur de banc est supérieure. Mais tout de même ! Cela fait six ans que le Mexique s’est approprié cette compétition !

Je pense que ce système de playoffs nuit gravement au niveau des équipes de MLS. Rappelons que l’année dernière, les clubs ayant fini 4ème et 5ème (sur 9 et 10 équipes) de leur conférence respective ont atteint la finale de la MLS Cup. Los Angeles était au plus mal en mars, avril et mai… et cela ne les a pas empêcher de gagner le trophée à la fin de la saison ! Inimaginable ailleurs !

Tout les acteurs (staff + joueurs) vous diront que les sessions d’entrainement les plus sérieuses, les plus exigeantes, les plus constructives s’effectuent à partir de septembre, le mois qui sonne le début des playoffs. Les joueurs sont assidus comme ils ne l’ont jamais été auparavant dans la saison et une atmosphère beaucoup plus professionnelle règne au sein même des équipes. Il est alors trop tard pour la Ligue des Champions…