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Pourquoi et comment Seattle a t-il fait rapatrier Clint Dempsey?

La rumeur était donc vraie: Clint Dempsey est donc de retour en MLS et rejoint les Seattle Sounders en cours de saison. J’ai décidé de consacrer un article à ce transfert suite aux quelques messages que j’ai reçu lors desquels certains d’entre vous me demandaient comment diantre était-ce possible? Voici quatre raisons.

#1 Dempsey était de trop dans l’effectif de Tottenham.

Tottenham a fait signer Roberto Soldado, Nacer Chadli et Paulinho. La vente imminente de Bale va permettre aux Spurs de pouvoir dépenser une somme considérable sur un ou plusieurs joueurs pour remplacer l’Américain, qui n’a pourtant pas démérité pour sa première saison sur la pelouse de White Hart Lane. Plusieurs fois buteur et décisif, il n’a pourtant pas conquis son coach et les supporters anglais. Contrairement à Fulham, où il était un titulaire indispensable et où il manquait cruellement lorsqu’il était absent, il n’a jamais été incontournable dans le XI de départ à Tottenham. Il n’a certes pas non plus été aidé par une vilaine blessure au mollet en cours de saison.

#2 Pour Dempsey, c’était rester à Londres ou les Etats-Unis.

Dempsey n’avait pas eu à transférer sa fille dans une autre école lorsqu’il avait quitté Fulham pour rejoindre Tottenham puisque ces deux clubs évoluent dans la capitale anglaise. Lorsque Tottenham a fait comprendre au joueur qu’il devait trouver un autre club au début de l’été, Dempsey a attendu une offre des clubs londoniens: Arsenal, Chelsea, West Ham ou de son ancien club Fulham … en vain. Il a alors envisagé un retour aux US.

#3 Son rêve de jouer en Champions League était terminé

A 30 ans, il ne peut plus prétendre à être recruté par un club faisant partie du Big Four. Et encore moins à disputer la prestigieuse compétition dans la peau d’un titulaire. On peut parler de gâchis car retourner en MLS alors que le joueur est au sommet de sa carrière en Europe peut être vu comme un manque d’ambition. Mais c’est tant mieux pour le championnat américain de récupérer un tel joueur.

#4 Seattle avait les moyens de le rapatrier

D’après les journalistes américains, les Sounders ont dû payer 9M$ à Tottenham et ont offert au joueur un contrat de quatre ans avec un salaire avoisinant les 8M$ par an. Avec une moyenne de 40 000 spectateurs par match, seul Seattle pouvait supporter un tel transfert pour amortir le coût progressivement. Une place de joueur désigné était libre ; le club a donc sauté sur l’occasion. Seattle est en effet le club qui génère le plus de revenus lors des matches à domicile. Il étudie en ce moment la possibilité d’agrandir le CenturyLink Field pour gagner 10 000 spectateurs de plus. C’était déjà d’ailleurs grâce aux fans que le club avait pu s’offrir Freddy Ljungberg, Mauro Rosales ou dernièrement Obefami Martins. Les Sounders qui effectuent pour le moment une saison décevante vont pouvoir compter sur le capitaine de la sélection américaine pour accrocher les playoffs.

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Ma théorie sur l’échec des équipes de MLS en Ligue des Champions

En MLS, on se rend compte rapidement que durant la saison régulière, certains matches n’ont aucune importance. Sachant qu’il est plutôt aisé de se qualifier en playoffs, y compris lorsque une équipe effectue une saison médiocre, les approches de matches sont pris à la légère tout au long de la semaine. Les erreurs au cours des matches en saison régulière ne sont pas irréversibles et les fautifs ne sont donc pas punis. Comment progresser individuellement et collectivement? Comment apprendre de ces erreurs comme le souligne l’ancien joueur Alexi Lalas? Cette tolérance à l’imperfection est pour moi l’une des principales causes des maux des équipes de Major League Soccer. Elle explique notamment l’échec des équipes américaines en Ligue des Champions CONCACAF.

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« Lassé par les équipes de MLS qui apprennent des leçons. Il est temps pour ces équipes d’apprendre DE leurs leçons (comprendre erreurs) »

Accéder aux playoffs est l’objectif numéro un avoué de chaque franchise en début de saison. Au final, plus de la moitié va y arriver (10 sur 19). Les grosses équipes peuvent donc se permettre de ne pas être assidues et de ne pas mettre toutes leurs chances de leur côté puisqu’elles savent qu’au final, elles vont parvenir à se qualifier (l’exemple de Donovan, qui se voit attribuer un mois de vacances supplémentaire). Le système de ce championnat est trop indulgent puisque l’on peut lever le pied en début de saison, ne pas être spécialement concentré et ne pas être inquiété par la suite.

Alors quand la prestigieuse et impardonnable Ligue des Champions se faufilent dans le calendrier des meilleures équipes de MLS, ces dernières se ramassent car elles ne sont ni prédisposées psychologiquement, ni préparées tactiquement, ni prêtes physiquement pour affronter un adversaire sur un match (ou deux). On l’a vu deux fois la semaine dernière, d’abord Seattle n’a pas su gérer un match à domicile contre les mexicains de Santos Laguna. La défaite 0-1 au CenturyLink Field stadium les a condamné (1-1 au match retour la nuit dernière). Une équipe de MLS a encore loupé une opportunité d’aller loin dans cette compétition…

Toujours la semaine dernière, Los Angeles Galaxy a concédé deux buts contre Monterrey au match aller, et les chances d’accomplir quelque chose d’héroïque cette nuit au Mexique s’annoncent minces (promis je ne changerai pas le texte demain matin s’il s’avère que je me suis trompé). Il faut aussi bien sûr avouer que l’équipe mexicaine de Monterrey est plus forte sur le papier et que leur profondeur de banc est supérieure. Mais tout de même ! Cela fait six ans que le Mexique s’est approprié cette compétition !

Je pense que ce système de playoffs nuit gravement au niveau des équipes de MLS. Rappelons que l’année dernière, les clubs ayant fini 4ème et 5ème (sur 9 et 10 équipes) de leur conférence respective ont atteint la finale de la MLS Cup. Los Angeles était au plus mal en mars, avril et mai… et cela ne les a pas empêcher de gagner le trophée à la fin de la saison ! Inimaginable ailleurs !

Tout les acteurs (staff + joueurs) vous diront que les sessions d’entrainement les plus sérieuses, les plus exigeantes, les plus constructives s’effectuent à partir de septembre, le mois qui sonne le début des playoffs. Les joueurs sont assidus comme ils ne l’ont jamais été auparavant dans la saison et une atmosphère beaucoup plus professionnelle règne au sein même des équipes. Il est alors trop tard pour la Ligue des Champions…

La Champions League, un échapatoire pour les Sounders

Les Sounders comptent sur ces demi-finales de Ligue des Champions (CONCACAF) pour les aider à lancer leur saison très décevante jusque là.

Une parenthèse pour les Sounders qui souffrent en MLS
Une parenthèse pour les Sounders qui souffrent en MLS

Une lueur d’espoir et de positivité est au bout d’un sombre tunnel dans lequel les Sounders sont enfermés depuis un mois. Un mois de piètres résultats en MLS qui les ont fait tomber à la dernière place de leur conférence. Inimaginable ! Cette lueur est donc cette demi-finale qu’ils disputeront cette nuit contre les Mexicains de Santos Laguna. Ils espèrent que ce match fera office de starter et donnera un coup de boost à un moteur en panne.

« Il y a deux ans, nous étions dans une situation presque similaire et l’Open Cup nous avait bien aidé » rappelle l’entraineur Sigi Schmid. « Nous recherchions un match référence, et ce match hors MLS nous avait permis de nous relancer. Disputer une autre compétition est une manière de faire table rase du passé. »

Depuis le début de la saison, Seattle a brillé une fois. C’était il y a un mois, lors des quarts de finale de cette même CONCACAF Champions League. Les Sounders devinrent alors la première équipe à éliminer un adversaire mexicain depuis que le tournoi changea de format en 2008. Le triomphe est venu après un match épique où les Américains revinrent des enfers après avoir marqué trois buts dans les 23 dernières minutes.

Aucune équipe de MLS n’a pour le moment gagné cette Champions League – un tournoi dominé par le Mexique qui regroupe les meilleures équipes d’Amérique du nord, d’Amérique Centrale et des Caraïbes – seul le Real Salt Lake a frôlé l’exploit en s’inclinant en 2011 lors du match retour (2-2 puis 1-0).

« Nous avons bien négocié nos matches à domicile face aux équipes mexicaines jusqu’à maintenant -peut être la pelouse synthétique ou le temps y sont pour quelque chose – je pense que notre mental est très très fort dans cette compétition, » tente d’expliquer le milieu Brad Evans. « Je pense que tout le monde est à la recherche d’un petit répit en MLS, mais en même temps, on veut reprendre le championnat au plus vite pour se rattraper. Et une victoire en Ligue des Champions mardi (cette nuit) nous aiderait beaucoup ».

A Marcus Hahnemann de jouer
A Marcus Hahnemann de jouer

Problème, les Sounders seront privés de leur gardien irréprochable, Michael Gspurning, suspendu suite à deux cartons jaunes accumulés. Cela sera donc une rare occasion pour Marcus Hahnemann, 40 ans et né à Seattle, de garder les cages de son équipe préférée. L’ancien international (8 sélections) a auparavant connu l’ambiance des grands matches puisqu’il a plongé dans les stades d’Angleterre (Everton, Reading, Wolverhampton, Fulham). « Il sait qu’il aura peu d’opportunités de jouer à l’avenir alors il réalise l’importance de ces matches », confie son entraineur Sigi Schmid. Le principal intéressé confirme: « Chaque fois que j’enfile le maillot du titulaire, je sais ce que cela représente. Cette fois-ci, c’est pour la Champions League. C’est quelque chose d’énorme ».

C’est aussi l’opportunité pour lui et les autres de changer la donne en ce début de saison catastrophique.

Note

• L’attaquant David Estrada est incertain après avoir été touché à l’oeil samedi. Un spécialiste lui donnera une autorisation ou non dans l’après midi.

Seattle Sounders Vs. Santos Laguna (mercredi 3 mars, 4h00 du matin)

Obafemi Martins à Seattle: la grande évasion

Les Sounders ont annoncé la fin de l’épilogue concernant le transfert de Obafemi Martins. Le nouveau joueur désigné pourrait même être aligné dès samedi contre Portland.

Obafemi Martins débarque à Seattle après un mois de négociation
Obafemi Martins débarque à Seattle après un mois de négociation

Obafemi Martins débarque à Seattle après un mois de négociations. Cela a pris du temps. Les émissaires de Seattle se sont épuisés à réaliser des allers-retours pendant plus d’un mois entre leur ville, située à l’extrême ouest des Etats-Unis, et Valence, à l’extrême est de l’Espagne, pour négocier avec Levante qui ne comptait pas laisser partir sa star aussi facilement. Mais le joueur en avait assez de la Liga et de Levante et a donc décidé de racheter lui-même sa clause de cession, de l’ordre de 3 millions d’euros, afin d’accélérer le processus et de filer dans le nord ouest des USA. Pour Obafemi Martins, racheter sa clause de cession « est un bon deal pour le club et moi et se sera surtout une super chose pour ma famille d’aller aux Etats-Unis. »

Les termes exactes de l’entente ne sont pas connus, mais on sait que l’attaquant de 28 ans sera le dernier des trois joueurs désignés que l’équipe peut compter et qu’il prend cette place au détriment du milieu Christian Tiffert. Il portera le fameux numéro 9, numéro abandonné en 2010 depuis le départ de l’international suisse, Blaise Nkufo.

La longue période de tractation n’a pas été simple pour Martins, et si le Nigérian semble en vouloir à son désormais ancien club, il a hâte d’enfiler le maillot des Sounders: « Levante est loin d’avoir rendu les choses simples. Mais je suis enfin ici, et c’est tout ce qui compte ». D’après son nouveau coach Sigi Schmid, Martins pourrait jouer dès samedi au CenturyLink Field contre Portland dans le cadre du « Rivalry Week » (la semaine des rivalités avec des matches qui opposent des clubs qui se détestent): « Il n’a pas eu l’opportunité de s’entraîner avec nous ou même d’avoir pu échanger avec ses coéquipiers, mais ce qui est super et encourageant, c’est son désir d’être ici, son désir de rester avec l’équipe et de vivre à fond ce premier match à la saveur si particulière ». Il ajoute: « Il connait l’importance de ce match et veut le disputer. C’est un bon exemple pour les joueurs présents ».

Martins, le symbole du changement de politique

Martins a cependant admis qu’il était un peu fatigué à son arrivée à l’aéroport de Seattle-Tacoma International Airport. Et même s’il n’a pas pu s’entrainer depuis deux jours, il est prêt: « C’est pourquoi je suis ici ». Obafemi Akinwunmi Martins pourrait être la pièce manquante du puzzle dans une attaque orpheline de Fredy Montero depuis le début de la saison. Les propriétaires ont affirmé durant la pré saison que la stratégie du club avait changé et que l’argent ne serait plus un obstacle concernant la venue des tops joueurs. La signature de Martins est la preuve de cette nouvelle politique offensive puisqu’elle permet, il faut le rappeler, l’arrivée d’un meilleur joueur d’une équipe issue de l’un des meilleurs championnat du monde.

« Cette démarche est conforme à ce que nous avions promis aux fans. Nos supporters sont les meilleurs de la MLS et méritent une équipe compétitive » Joe Roth, président de Seattle

Martins joue déjà depuis 12 ans au top niveau même si ses clubs sont de moins en moins prestigieux au fil des années. En Angleterre à Newcastle, en Italie à l’Inter de Milan, en Allemagne à Wolfsburg et donc en Espagne à Levante, il collectionne 103 buts en 316 matches. Hormis quelques jolis perles, et d’acrobatiques célébrations qui s’en suivent, il ne devient pas le tueur des surfaces que l’on attendait. Et c’est d’ailleurs un peu en catimini, et surtout gratuitement, qu’il signe l’été dernier à Levante, alors qu’il avait été acheté 9 millions d’euros par Kazan en 2010… La Liga découvre alors un joueur qui a indéniablement du talent (9 buts en 22 matches) mais qui semble pratiquer le football un peu comme on s’entiche d’un hobby. Parfois décisif mais souvent peu concerné par le sort de son nouveau club, Obafemi Martins repense sans doute aux mésaventures et aux drames qui ont marqué sa vie en dehors des terrains. En 2005, alors qu’il évolue à l’Inter, un scandale éclate autour de son âge, puisque d’un coup d’un seul, la fédération nigériane le fait passer de 21 à 24 ans. Martins n’y est pour rien, mais il devient alors le symbole des éternels soupçons de falsification d’états civils.

Victime d’une attaque à main armée

Plus grave, en 2007, celui qui joue désormais à Newcastle, est victime d’une attaque à main armée tandis qu’il sort d’une station essence au Nigeria. Les coups de feu sifflent, mais le buteur sort indemne et traumatisé de cette agression. Faits divers, et gazole, toujours, un an plus tard, la mère du joueur fait partie de la dizaine de victimes qui décèdent lors d’une explosion d’un camion citerne en plein Lagos. De quoi donner envie de se concentrer sur d’autres priorités que le football.

Il a par ailleurs été sélectionné à 38 reprises avec le Nigéria pour 18 buts participant à une Coupe du Monde et trois Coupe d’Afrique des Nations. Il devrait d’ailleurs reprendre l’avion pour cette fois l’Afrique le 23 Mars pour disputer le match qualificatif à la Coupe du Monde contre le Kenya. En attendant, l’ancien compère d’Adriano à l’Inter (les fans des PES apprécieront) va rencontrer ses nouveaux coéquipiers aujourd’hui et préparer le match que les supporters des Sounders attendent particulièrement: « J’ai regardé les matches de Seattle pendant cette période de transfert difficile. Et voir ces supporters…. ils sont complètement fous ! ». Avant d’ajouter: « Ils aiment le football. je veux vraiment voir ce qui va se passer maintenant que je serai sur le terrain… ». Réponse certainement aujourd’hui pour ses grands débuts.

Et Martins est effectivement rentré en jeu...
Et Martins est effectivement rentré en jeu…