Los Angeles Galaxy est le dernier exemple en date. Après avoir souffert lors de la saison régulière passée, une dernière ligne droite parfaitement négociée l’a finalement mené jusqu’au titre. Un motif d’espoir pour plusieurs équipes en souffrance en ce début de saison.

Un mois de compétition, et le classement nous offre déjà des surprises. Ainsi, des équipes vagabondent à des places inhabituelles. En haut comme en bas. DC United, Seattle, Chicago ou encore New York (ça va un peu mieux depuis le week-end dernier) font partie de ces formations en mauvaise posture à la surprise générale, alors que Montréal, Chivas et Dallas surprennent par leur très bon classement.
Mais comme nous l’a montré Los Angeles l’année dernière, un très mauvais départ en saison régulière n’est pas nécessairement compromettant. C’est la particularité de la MLS avec ce système de playoffs. Une défaite 2-1 contre Houston le 26 mai dernier avait fini par décourager les supporters du Galaxy à la mi-saison car elle maintenait l’équipe dans les bas fonds du classement suite à une série de sept matches consécutifs sans victoire.
« Le plus important, c’est de bien finir » admet le milieu de Colombus Crew Eddie Gaven. « C’est sûr que tu ne veux pas prendre du retard trop tôt dans la saison pour ne pas passer le reste du temps à essayer de revenir à distance. En fait l’idéal, c’est d’atteindre le pic de forme optimal au bon moment. C’est à dire à la fin de la saison régulière. On l’a tous vu lors des dernières saisons. Quand une équipe devient « hot » au fil des mois, elle accède généralement aux playoffs même avec le pire des départs. Et elle fait même mieux que d’y accéder. »
En même temps, à l’instar de Montréal, une torride fin de saison n’a pas suffi à aider le Crew à atteindre les playoffs la saison passée, pour ce qui aurait été la cinquième fois d’affilée. De ce fait, tout au long de cette intersaison et aujourd’hui encore, le coach Robert Warzycha répète constamment à ses joueurs de ne pas compromettre leur chance avec un mauvais départ (2 victoires, 4 nuls, 2 défaites l’année dernière lors des huit premiers matches).
« Je leur dit souvent que trois points pris maintenant sont trois points de moins à prendre en fin de saison ». Le défenseur Chad Marshall a bien compris le discours de son coach mais préfère souligner la régularité plutôt que l’intermittence: « Faire un bon départ ne veut pas dire que vous allez terminer de la même manière et vice versa ».
Il existe un certain nombre de raisons qui expliquent ces retournements de situation en milieu de saison. Une toujours plus grande parité entre les équipes (le système de salary cap y est pour beaucoup) par exemple, ou encore les 34 matches de la saison régulière qui s’étalent sur huit longs mois de compétition où il demeure impossible d’être régulier. Le retour en force de Colombus l’année dernière coïncide avec les arrivées des attaquants Jairo Arrieta et Federico Higuain qui ont rejoint l’équipe en cours de saison.
Gaven insiste: « Il suffit de trouver son second souffle au bon moment. Il y a 34 matches, tu ne vas pas assurer les playoffs en un mois au bout de quatre matches. C’est une très longue saison, il y a donc assez de temps pour les équipes de refaire leur retard. Une bonne série les fait très vite remonter. » Il faut rappeler que les playoffs sont accessibles à partir de la cinquième place pour les deux conférences qui contiennent 9 et 10 équipes, et qu’il est donc possible d’y accéder même après une saison régulière médiocre.
Mais coach Warzycha admet que toutes les franchises préfèrent un bon départ: « Même s’ils disent qu’ils ne le font pas, tout le monde regarde le classement après chaque week-end victorieux. Çà vous donne de l’assurance, de la confiance. Vous n’avez pas à vous poser 100.000 questions. Les doutes n’existent pas donc vous tracez ! ». Comme l’Impact Montréal, Colombus Crew trace plutôt bien son chemin en ce début de saison (2-2-1). Les deux équipes se rencontreront le 13 avril pour un match qui opposera donc deux équipes en forme.
Mais vous l’avez compris, un bon comme un mauvais départ ne sont pas prépondérants en MLS. L’adage de Jean de la Fontaine qui dit que « rien ne sert de courir ; il faut partir à point » fait figure d’exception ici. Comme c’est souvent le cas en MLS.
@J_Cortinovis