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Les plus grosses déceptions en MLS jusqu’ici

Il est temps de parler des plus grandes déceptions que ce premier tiers du championnat nous a offert jusque là. Si certains joueurs et équipes ont pu récemment s’extirper de la liste, d’autres auront à coeur de retourner la situation.

DC United

C'était la belle époque...
C’était la belle époque…

La saison dernière, le jeune manager Ben Olsen était considéré comme un coach en devenir après avoir mené DC en finale de la conférence Est. Cela semble s’être passé il y une éternité tant le contraste aujourd’hui est saisissant. Sept défaites de rang cette saison ! La 19ème et dernière place du championnat lui appartient, et il n’y a rien à redire. Les raisons ? Il y en a beaucoup. Un gardien international en très grande difficulté, des erreurs défensives terrifiantes et un leader, Dwayne De Rosario, pour ne citer que lui, au fond du gouffre en sont trois évidentes parmi tant d’autres. Mathématiquement, si rien n’est encore décidé, on ne voit pas comment la franchise de Washington peut rattraper son retard surtout qu’au fil des matches, la situation, l’ambiance et le jeu de l’équipe semblent se dégrader toujours un peu plus. Ben Olsen attend plus que jamais une victoire pour respirer mais en aura-t-il le temps ? Pour le moment, il fait de la résistance.

Steven Lenhart et Alan Gordon (San José Earthquakes)

Cette photo date evidemment de l'année dernière aussi
Cette photo date evidemment de l’année dernière aussi

Si Wondolowski a été élu MVP de la saison dernière, Steven Lenhart et Alan Gordon l’ont beaucoup aidé en lui ouvrant systématiquement la voie lors de la surprenante performance de San José, vainqueur du Supporter’s shield. Les deux joyeux lurons sont absents, physiquement. Souvent blessés, l’un comme l’autre ont plus passé de temps en dehors du terrain que sur les pelouses. Pire, Gordon a été suspendu trois matches pour une insulte homophobe. Lenhart lui a été sanctionné deux matches pour s’être essuyé les crampons sur le visage d’un défenseur. Quand rien ne va… Wondolowski espère pour ses stats que ses deux généraux vont vite rectifier le tir.

Jose Luis “El Chelís” Sanchez Sola et Chivas

Lève les mains en l'air Chelis, fais plus de connerie !
Lève les mains en l’air Chelis, fais plus de connerie !

Le manager de Chivas, plus connu sous le pseudonyme de « El Chelis », a apporté des tactiques innovantes en MLS. Là où la plupart des équipes utilisent le même schéma, Chivas lui joue avec trois défenseurs. « El Chelis » prône l’attaque et c’est tant mieux ! Mais seulement en théorie car la pratique montre autre chose. Efficace en début de saison, Chivas prend l’eau depuis peu et se montre terriblement inoffensif. Ils se retrouvent dans le ventre mou du classement après un départ surprenant ; quelle déception ! La roue a arrêté de tourner. Toutefois, l’équipe peut revenir d’autant plus qu’elle sait maintenant qu’elle peut être brillante, mais le départ soudain de Juan Agudelo pour New England affaiblit encore plus le secteur offensif. La saison peut devenir longue pour les chèvres des Etats-Unis. C’est leur surnom, hein !

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Juan Agudelo, l’ex futur phénomène des US est de retour

Il fut un temps, Juan Agudelo représentait le futur de l’attaque américaine. Rapide et très doué, le natif de Colombie s’envola très vite vers New York dans l’espoir de se révéler dans la franchise la plus en vue d’Amérique du Nord.

La "swag mentality" de Agudelo à New York
La « swag mentality » de Agudelo à New York

Agudelo montre alors un potentiel incontestable et marque assez de buts pour passer de l’équipe nationale espoirs à la sélection A quelques mois après la Coupe du Monde 2010, en amenant sa folie, en repoussant la peur et en gardant ce penchant pour les buts spectaculaires. En d’autres mots, il est un phénomène destiné à accomplir de grandes choses au plus haut niveau.

Mais une galère va se dresser sur le chemin qui est censé mener Agudelo au statut de star. Il hérite, et ce n’est pas totalement volé, d’une réputation de joueur fainéant et se confronte alors quotidiennement au protagoniste de cette étiquette: Hans Backe, son propre entraineur au New York Red Bulls, réputé pour être intransigeant avec les jeunes talents. Agudelo agace rapidement les Américains qui, depuis la création de la MLS en 1996, méprisent les joueurs à la « swag mentality ». Comme ses minutes sur le terrain s’amenuisent avec les Red Bulls et que ses éclairs de génies sont de plus en plus rares, ses dirigeants s’interrogent logiquement à son sujet. Relégué sur le banc avec son club et absent dorénavant de toutes les listes des sélections des Etats-Unis, le jeune attaquant se fait oublier.

De New York à Chivas…

Un transfert à Chivas USA en mai dernier était la dernière chose à accomplir pour complètement marginaliser Agudelo. Sa « swag » mentalité n’a plus lieu d’être. Il n’est qu’un jeune espoir décevant de plus dans une équipe à la ramasse qui n’a de plus pas les ressources financières du club de New York (fini les vols privés et autres privilèges). Même si son temps de jeu grimpe logiquement – comment aurait-il pu en être autrement tant Chivas était médiocre – Agudelo a trop de buts de retard pour retrouver la confiance des supporters américains. Trois réalisations en 20 apparitions, seulement. Son statut de phénomène est définitivement révoqué. Agudelo ne bénéficie même plus du bénéfice du doute qui pourrait l’excuser de jouer dans une équipe infiniment pauvre ayant inscrit la bagatelle de 24 buts, soit le plus faible total dans le championnat.

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Agudelo lors d’un entrainement au Celtic

Durant l’intersaison, Juan Agudelo profite d’un trip estival en Europe pour s’entrainer avec plusieurs équipes comme le font plusieurs autres joueurs alimentant ainsi quelques rumeurs de transfert. Il annonce alors lui-même sur son compte twitter personnel que le Celtic Glasgow le veut. Étrange, d’autant plus que le club écossais dément plus tard cette information et qu’aucune offre ne lui est proposée, ceci détériorant un peu plus son image et renforçant sa réputation de joueur individualiste (il est surnommé « Mr me first »).

Déception, personne n’arrive donc à suivre l’exemple de Jozy Altidore, passant brillamment d’espoir du foot au statut de joueur confirmé après avoir prouvé et affirmé tout son potentiel. Les joueurs américains ne semblent pas pouvoir effectuer la mue comme l’actuel brillant attaquant de l’AZ Alkmaar a pu le faire.

La rédemption avec Chivas?
La Rédemption avec Chivas?

En 2013, Agudelo démarre fort sa saison avec deux buts en quatre matches. Désigné joueur de la semaine la semaine dernière grâce à son but et à sa passe décisive contre Chicago, il semble refaire surface. Son nouveau coach, le caractériel Chelis, a salué les efforts de son joueur depuis le début de la saison et a admis qu’il ne savait pas quoi penser de lui quand il a pris le poste d’entraîneur en chef. Il semble avoir une personnalité plus adaptée pour l’encadrer. Chivas USA est à la surprise générale en haut du championnat. Agudelo a une opportunité de réhabiliter sa réputation sur et en dehors du terrain grâce à une équipe en forme et un coach qui ne lui veut que du bien.

Si Altidore est arrivé à se dépêtrer de cette réputation de joueur fainéant et grincheux, il n’y a pas de raison que Agudelo n’y parvienne pas. Le poids trop lourd de son statut de phénomène l’a fait couler, mais à 20 ans, il aurait tort de ne pas se servir de cet itinéraire tortueux qui l’a finalement rendu mentalement plus fort. Jouer pour un coach qui semble désireux de tirer profit de son potentiel, et sans les distractions qui surviennent lorsque l’on joue pour une franchise plus notoire, Juan Agudelo pourrait enfin franchir un cap. Redevenir un phénomène ou simplement un bon joueur pour (re)commencer. C’est sa maturité qui parlera.

Agudelo sur twitter: @jagudelo11

@J_Cortinovis