L’équipe californienne qui a remporté le MLS Supporter’s Shield la saison dernière joue actuellement dans un stade vétuste qui n’est pas à la hauteur de la stature de l’équipe, et cela depuis 2008 ! Et en plus, elle doit le partager avec une équipe universitaire du coin, les Santa Clara Broncos. Honteux ! Voyez plutôt.
L’actuel stade des Earthquakes, le Buck Shaw Stadium
Mais dès 2014, Wondolowski et ses coéquipiers feront leur adieux au stade de Santa Clara et déménageront à San José, à côté de l’aéroport international.
Cliquez ici pour vous plonger en immersion 3d dans la nouvelle arène: le Earthquakes Arena (18 000 places).
L’une des belles affiches de cette nuit était la confrontation entre San José et Seattle. Deux des supposées meilleures équipes de la conférence Ouest. Pourtant, avec une victoire des Earthquakes à la clé (0-1), les Sounders sont bons derniers. Pincez moi, je rêve.
Gspurning prend l’habitude de ramasser le ballon au fond des filets en fin de période…
Un point en trois matches. Seattle était loin de prévoir un tel départ pour son début de campagne 2013. Moi aussi comme vous le savez, puisque j’ai désigné cette équipe comme vainqueur de la MLS Cup dans mes pronostics d’avant-saison. Pourtant, après sa défaite 1-0 à San José cette nuit, c’est exactement ce qu’il est en train de se passer. C’est le pire départ de la franchise de l’état de Washington dans son histoire, et cela risque de ne pas s’arranger avec son prochain déplacement contre le Real Salt Lake.
« Ce n’est pas le départ que nous souhaitions, mais il y a beaucoup de positifs dans ce que nous avons fait jusque-là ». Le gardien des Sounders Michael Gspurning ajoute: « Nous jouons plutôt bien. Nous devons trouver la solution qui nous évitera de concéder des buts en fin de match. Et cette solution, c’est de se battre jusqu’à la fin, et de s’entraîner très dur ».
Comme la semaine passée où ils avaient laissé Portland marquer et leur avaient permis de revenir dans l’Oregon avec un point, ils ont cette fois ci permis à Chris Wondolowski de prendre sa revanche sur sa non sélection internationale dans le temps additionnel de la première mi-temps, alors que Seattle avait offert jusque là une solide prestation. Du gâchis. Le but de Wondo leur a aussi permis de mettre en valeur une problématique récurrente depuis le début de la saison: leur efficacité offensive. En seconde mi-temps, forcés d’attaquer, les attaquants se sont fait remarquer par leur maladresse devant la cage.
Les absents ont forcément tort.
Le classement de la conférence Ouest fait peur
« La manière dont nous avons joué était remarquable » a confié Sigi Schmid aux journalistes présents qui guettaient la sortie du coach de Seattle. « Je pense que nous avons pas grand chose à nous reprocher. Nous avons monopolisé la possession de balle. Un peu plus d’application à certains moments aurait fait la différence. »
Alors que la présence de Eddie Johnson, Obafemi Martins et Mario Martinez aurait pu aider, Schmid refuse de voir en leur absence un prétexte. De toute façon, ces trois là vont encore manquer des matches cette saison puisqu’ils sont régulièrement appelés avec leur équipe nationale, et il faudra donc apprendre à marquer sans eux. Et oui, pas de trêve internationale en MLS. Un peu comme en Top 14 en France, ce sont les équipes avec le plus d’internationaux qui se retrouvent pénalisées. La Ligue 1 a aussi des bons côtés…
« Je ne veux pas parler d’eux et de ce qu’ils auraient pu faire tout simplement parce qu’ils n’étaient pas là ! Les mecs qui ont joué ont fait du très bon boulot et ont travaillé dur toute la semaine ! » balance Schmid, comme un reproche à ses joueurs absents..
Alors que les signaux statistiques sont au rouge, personne ne semble paniquer et vouloir appuyer sur le bouton de détresse. « Bien sûr, ce n’est pas la joie quand vous regardez les chiffres et que vous voyez votre équipe dernière » concède Gspurning qui ne se veut pas alerte: « Si nous restons calmes et que nous travaillons bien ensemble, nous allons engranger des points malgré un calendrier difficile. Cela va venir… ». Le bouton reste allumé au cas où…
Aujourd’hui, focus obligatoire sur le joueur de l’année 2012. Elu MVP devant Thierry Henry, Chris Wondolowski a littéralement explosé cette saison en scorant à 27 reprises, égalant le record de Roy Lassiter en 1996. Son itinéraire ne ressemble pas à un long fleuve tranquille.
Wondo, toujours idéalement placé pour conclure
Le MVP 2012 n’a jamais aussi bien porté cette récompense. Les San José Earthquakes, auteurs d’une étonnante saison et vainqueur du Community shield (premier du championnat toutes conférences confondues), doivent beaucoup à leur avant-centre, loin d’avoir eu une carrière idyllique. A 29 ans, «Wondo» éclate donc sur le tard. Il est élu meilleur joueur du championnat, ou plutôt Most Valuable Player, c’est à dire le joueur le plus précieux (à son équipe).
« Les gens qui votent peuvent indirectement se laisser influencer par la notoriété du joueur. C’est normal, à performance égale, on trouvera toujours meilleur Thierry Henry plutôt que Chris Wondolowski» explique sans langue de bois un journaliste. Pourtant, Henry est à la deuxième place de ce classement, laissant le trône à «Wondo» qui recueille 90% des suffrages des journalistes et joueurs. Les seuls autorisés à voter. Ce chiffre laisse à lui seul imaginer l’importance prise par le joueur américain.
Loin d’être spectaculaires, ses buts sont des one shot goals. Difficilement traduisible, le terme français se rapprochant le plus étant buts de « renard ». Un brin péjoratif concernant le délicieux chasseur qu’il est. Certes, il n’est pas ce genre de joueurs à épuiser ses gardes du corps par des dribbles. Loin d’être un sniper, il n’est pas non plus ce joueur qui tire de 30 ou 40 mètres au but. Mais il est toujours là, à l’affût, faisant regretter à n’importe quelle équipe de ne pas compter dans son effectif un chien de chasse comme lui, au moment d’achever le gardien. 27 réalisations en 34 Battues, soit l’égal du record de Roy Lassiter en 1996. Un carnage. Et cette infaillible capacité à se trouver au bon endroit n’est pas seulement due aux erreurs de ses proies en MLS. La preuve étant ce but contre Chelsea, ou le pauvre John Terry n’a pu empêcher «Wondo» de viser et ajuster Petr Cech , lors du match opposant les Anglais aux All Stars de la MLS.
Wondolowski se révèle sur le tard. Il ne commence le soccer qu’à l’âge de 18 ans, repéré par sa pointe de vitesse alors qu’il jouait au base-ball avec les Danville Rockies. En 2005, alors qu’il est à San José, il a 22 ans, et il ne marque pas. C’est en effet difficile quand on ne figure même pas sur la feuille de match. Son entraîneur ne croit pas en lui. Il n’est pas technique, et « dépourvu de talent » dira Dominic Kinnear, l’entraineur.
Le Solksjaer de la MLS
En 2006, l’équipe déménage à Houston au Texas pour devenir le Houston Dynamo, seul et unique délocalisation à ce jour en MLS. Mais dans l’équipe texane, il joue très peu encore, mais a au moins le luxe de s’asseoir sur le banc des remplaçants. Wondolowski avoue aujourd’hui que les trois ans passés à Houston sur la touche l’ont changé. « J’ai profité de cette position pour étudier et lire les matches. C’était devenu mon seul objectif le jour des matches. Ça peut paraître fou. Je voulais développer une facette que les autres joueurs n’avaient pas, puisque j’étais inférieur à eux en terme de qualités intrinsèques. »
Son histoire rappelle celle de Ole Gunnar Solksjaer à Manchester pour lequel Alex Ferguson, le manager, ne cessait de répéter que son rôle de remplaçant éternel lui avait donné cette capacité à interpréter les phases de jeu et de savoir où se placer une fois rentré sur le terrain. «Baby face killer» est d’ailleurs aujourd’hui un brillant entraîneur en Norvège, ou il a remporté deux championnats consécutifs avec Molde. Pas anodin.
Wondolowski reviendra à San José en 2009 à la mi-saison, dans le cadre d’un trade ou il servait juste de monnaie d’échange. Mais l’homme a changé, il est maintenant sûr de sa force mentale ! Lors de la saison 2010, il score 19 fois en 29 matches. Il est enfin un titulaire indiscutable. 16 buts en 30 matchs la saison suivante lui permettent de décrocher sa première sélection à 28 ans. Il est courtisé par quelques clubs européens dont Rennes. Wondolowski veut maintenant rattraper le temps perdu et prouver qu’en MLS, en allant à la chasse, on gagne sa place.
Vidéo de Wondolowski qui va saluer l’US Army après un but à la « Wondo »