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Bradley Diallo (L.A Galaxy): « programmé pour monter en grade »

Sa dernière venue dans le Texas il y a deux ans avait un tout autre goût. Buteur dans les dernières secondes, il avait donné la victoire au L.A Galaxy contre les Austin Aztex. Hier soir, l’ex-joueur de l’OM, désormais sous contrat MLS, a vécu à San Antonio un match plus compliqué. Passé tout près de l’expulsion, il a tout de même évité une défaite plus large à son équipe (3-0).

 Il y a plusieurs mois, tu t’étais gravement blessé au genou. Pas vraiment le bon timing lorsqu’on tente de décrocher son premier contrat professionnel. Tu es revenu et, alors que l’on ne s’y attendait plus, ta signature de contrat a finalement été annoncée. Quel a été le cheminement de cet accord?

Le changement de coach a été le tournant. Bruce Arena a été nommé à la tête de la sélection nationale américaine et le coach de l’équipe réserve Curt Onalfo a été promu en équipe première à la mi-décembre. On a eu une discussion ; il m’a demandé comment je me sentais. Il m’avait vu jouer à 70% de mes moyens en fin de saison dernière et souhaitait me jauger lors de la pré-saison. Après quelques matchs amicaux, les dirigeants m’ont fait signer un contrat. J’ai aussi dû rentrer en France car ma femme a donné naissance à un petit garçon. Les contraintes administratives ont pas mal ralenti l’officialisation bien que j’avais paraphé le contrat un mois auparavant.

Tu as de sacré concurrents directs (Ashley Cole et Jelle Van Damme) à ton poste cette saison.

C’est clair. Je dois être en pleine forme si je veux jouer. Mon genou va bien, j’ai joué 60 minutes contre Portland (il est rentré en jeu après l’expulsion de Jelle Van Damme) et 90 minutes contre le Real Salt Lake. Pour pouvoir taper à la porte, il est préférable que j’accumule les minutes de jeu en réserve plutôt que de patienter des semaines voire des mois sur le banc de touche. C’est la pire des choses quand on revient d’une blessure sérieuse. La MLS est d’un autre niveau. Je l’avais un peu goûté à travers les entrainements. C’est plus rapide mais je pense qu’il n y aura aucun souci quand je serai à 100%.

On a l’impression que la saison va être plus compliquée pour L.A cette saison après avoir perdu pas mal de joueurs, comme Steven Gerrard et Robbie Keane pour ne citer que les plus connus?

Les premiers résultats donnent raison à cette hypothèse mais honnêtement tout le monde au club préssentait qu’on allait mal commencer. On est programmé pour monter en grade. La saison MLS est longue et c’est la fin qui compte.

Le coach Curt Onalfo est déjà critiqué.

Pas en interne. Il a toute la confiance des dirigeants et joueurs.

La venue de Laurent Courtois est importante pour toi?

On a de bons rapports avec Laurent. C’est toujours bénéfique pour moi d’avoir des Français dans le vestiaire. C’est une bonne chose pour la franchise de s’attacher les services d’un ancien joueur aussi expérimenté. On communique en français pendant le match. C’est le cas également avec les deux nouvelles recrues Andre Ulrich Zanga et Jean Jospin Engola, ce qui permet de surprendre les adversaires. La venue de Romain Alessandrini (Marseillais comme lui) est aussi un joli coup. Je m’entends bien avec lui. Son doublé (samedi) contre Vancouver va lui faire beaucoup de bien.

Ton opinion sur la saison de l’OM?

Ça a évolué dans le bon sens depuis notre dernier entretien il y a un an et demi. Rudi Garcia a apporté sa plus value, son style de jeu. On a blâmé le coach après quelques performances inquiétantes mais bon, ce n’est pas lui qui joue. Il fait des choix, c’est aux joueurs d’être consistants. Je les suis attentivement, évidemment. C’est mon club. J’espère qu’ils pourront décrocher une place synonyme de qualification européenne. L’Europa Ligue, c’est le minimum pour un gros club comme l’OM, la Ligue des Champions suivra ensuite.

Risque-t-on de te voir dans Les Anges de la téléréalité à l’instar de ton coéquipier Clément Diop?

Non! C’est plus le domaine de Clément ça. Je préfère rester en dehors de tout ça (rires). On ne m’a même pas contacté. C’est une bonne expérience pour lui. Après tout, il a juste donné quelques conseils, rien de foufou.

Propos recueilli par Jérôme Cortinovis - reproduction interdite sans mention

A relire: ma 1ère interview de Bradley Diallo

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Laurent Courtois, from bottom to top

2017 Season: 2017 LA Galaxy II Media Day headshots at StubHub Center on February 23, 2017. Photo by Stephanie Romero /LA Galaxy.

http://www.LAGalaxy.com

@LAGALAXY

En 2014, Laurent Courtois entamait sa reconversion en mêlant les fonctions d’entraineur-joueur lors de sa dernière saison au L.A Galaxy. Il l’a ensuite prolongée à l’Olympique Lyonnais, là où tout a commencé pour lui. Apprécié au sein du club, il était en charge des U16 il y a encore quelques mois et pouvait espérer une rapide progression. Il a fait le choix de repartir sur la côte Ouest américaine où il est de nouveau assistant coach du Los Dos, mais ne peut désormais plus rentrer en jeu.

 Etait-ce une volonté depuis longtemps de revenir aux USA?

Oui, clairement. Dès que j’ai quitté Los Angeles en 2014, l’idée était de revenir. Par contre, je ne savais pas que cela allait se réaliser si tôt. Je pensais que ça allait prendre une ou deux années supplémentaires. De mon côté, il y avait des choses que je voulais encore structurer en France. Mais l’opportunité s’est présentée et j’ai décidé de la saisir. Je suis très heureux et excité par ce nouveau projet: Bottom to Top. L’idée est de faire progresser les joueurs de l’académie et du Galaxy II pour les faire jouer en équipe première. L.A Galaxy veut vraiment se focaliser sur le développement des jeunes. C’est une nouvelle orientation pour le club. On espère en récolter les fruits d’ici quelques années.

Qu’est ce qui t’avais convaincu une première fois de venir jouer à Chivas USA?

Le nouveau projet MLS me plaisait même si je n’avais aucune connaissance de ce championnat. J’étais à Grenoble à l’époque, c’était la crise… J’avais eu une opportunité au Real Salt Lake l’année d’avant mais je n’avais pas pu la saisir. Quand celle de Chivas USA s’est présentée, j’ai sauté dessus. J’ai même regretté une fois sur place de ne pas avoir sauté le pas plus tôt. C’est ce que j’ai dit à Romain Alessandrini quand il est arrivé. D’ailleurs il s’éclate déjà (il vient d’ailleurs d’inscrire un doublé lors de la défaite 4-2 contre Vancouver). Il s’est de suite adapté, parle anglais. C’est prometteur.

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Ce poste d’assistant coach au côté de Mike Munoz en USL, c’est l’étape logique avant de viser plus haut aux USA?

C’est aussi ce qu’on essaie de dire aux joueurs: ayez de l’ambition sur le long terme, travaillez au jour le jour. Je me l’applique à moi-même. J’ai des ambitions mais j’essaie d’être le meilleur assistant USL possible au quotidien pour Mike. On verra dans 2-3 ans à la fin de mon contrat où j’en serai. Aux USA, il y a toujours des opportunités.

Tu n’exclus donc pas de quitter L.A pour une autre ville américaine?

Je trouve Los Angeles extraordinaire sur plusieurs aspects mais je ne suis pas focalisé sur la ville. N’importe quel projet, à condition d’être adapté, est susceptible de m’intéresser.

Propos recueilli par Jerome Cortinovis - Reproduction interdite sans mention

Drogba: « Dommage de voir l’OM dans cette situation-là »

Propos recueillis par Olivier Cortinovis

IMG_20160320_001459Après une intersaison agitée, durant laquelle il a fait les choux gras de la presse nord-américaine, Didier Drogba a pu disputer ses premières minutes de la saison avec l’Impact Montréal, ce samedi. Un retour en douceur qui n’a pas empêché son club de subir la loi du FC Dallas (2-0). Souhaitant porter l’attention sur autre chose que son cas personnel, l’attaquant ivoirien s’est montré plutôt agacé par toutes les questions portant sur l’état de son genou gauche et sa préparation à l’écart du groupe.

Quelles ont été tes sensations pour ton premier match de la saison ? Comment te sens-tu physiquement ?

Ce n’est pas le sujet le plus important après cette défaite qui nous mine un peu le moral. J’aurai préféré un retour dans de meilleures conditions. Il va falloir qu’on corrige pas mal de choses à l’entraînement ces prochaines semaines pour faire la course en tête dans ce championnat.

Comment va se passer la suite de la saison pour toi ? Tu vas continuer ta préparation à l’écart de tes coéquipiers ?Screen Shot 2016-03-21 at 10.27.21 AM

Vous ne voulez pas parler de football, plutôt ? Vous (ndlr: les médias) en faites beaucoup pour rien. Mon cas n’est vraiment pas le plus important. Parlez plutôt du jeu ou du pourquoi de notre défaite du soir. Quand je serai prêt et à 100% de mes capacités, vous serez les premiers au courant. Arrêtez de vous poser des questions et intéressez-vous plutôt à ceux qui réalisent un bon début de saison. Il faut passer à autre chose.

Votre coach ne vous estime pas encore à 100%. Est-ce que malgré tout votre forme actuelle peut vous permettre d’être décisif ?

La dernière fois que j’ai joué 90 minutes entières, c’était contre Columbus, le 8 novembre dernier. C’est flagrant, je ne suis pas encore en pleine possession de mes moyens. Je pense qu’aucun joueur ne pourrait être opérationnel dans ces conditions-là. J’ai besoin de temps. Je serai prêt dans quelques semaines.

 Est-ce que tu as suivi la saison de Marseille depuis l’autre côté de l’Atlantique ? Et qu’en penses-tu ?

La dernière fois que j’ai parlé de Marseille, cela m’a valu des problèmes… Mais c’est toujours dommage de voir ce club dans cette situation-là. J’espère que les choses vont évoluer positivement parce que l’OM et ses supporters méritent mieux que ce classement.

A contrario, le PSG réalise une grande saison et a notamment éliminé un autre club qui te tient à coeur, Chelsea, en Ligue des champions.

Sur l’ensemble des deux matches, la qualification parisienne est méritée. Le PSG fait partie des quatre meilleures formations européennes. Elle a, cette année, les qualités pour faire de belles choses dans cette compétition, voire d’aller au bout.

Focus sur Bradley Diallo, un marseillais au Los Angeles Galaxy: « Une expérience incroyable »

Bradley Diallo et son coéquipier en fond Robbie Keane
Bradley Diallo et son coéquipier en fond Robbie Keane

Ce week-end, les deux équipes du Los Angeles Galaxy se rendaient au Texas. L’équipe première affrontait le FC Dallas pour un duel du haut de classement. La réserve, surnommée Los Dos, jouait contre les Aztex dans la capitale texane. Dans les deux oppositions, on a assisté au même scénario, les équipes californiennes étant toutes les deux menées à la pause pour finalement s’imposer d’un petit but à la fin du match.

Plusieurs francophones font partie de l’équipe du Los Angeles II. Parmi eux, Bradley Diallo, véritable pilier de la défense californienne. Il a marqué le but de l’égalisation. Après la rencontre (2-3), le Marseillais est revenu sur son parcours et son périple américain.

Bradley, tu as joué à l’OM dans toutes les équipes de jeunes jusqu’à arriver en équipe réserve. D’après toi, qu’est-ce qui a fait que tu n’as pas pu gravir la dernière marche?

1187 J’ai aussi intégré l’équipe première à l’occasion de quelques matches amicaux. Si je ne me suis pas installé en équipe première, je pense que je dois m’en prendre qu’à moi-même. Ça n’a pas marché, tant pis. Je ne regrette absolument rien, je suis fier de mon parcours. J’habite aujourd’hui Los Angeles, j’ai la santé, je joue au football, la vie est plutôt belle.

En 2011, tu as cette opportunité de partir à Oldham, club de League One, 3ème division anglaise. Un mot sur cette aventure?

C’était une très bonne expérience. Jouer en Angleterre, c’est le rêve de beaucoup de joueurs. Même si c’était dans une division inférieure. Dès mon troisième match j’offre une passe décisive. Malheureusement je prends un rouge dans cette même partie. Lorsque je reviens, je me blesse aux ischio-jambiers. Je suis out deux mois et demi, et lors de mon match de reprise, je connais la même blessure. J’avais repris trop tôt. A la fin de la saison, je me retrouve sans club et je ne joue pas pendant six mois…

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Et là se présente une opportunité en Belgique au mercato d’hiver…

Oui, en deuxième division (au Royal White Star Bruxelles). On me vend un super projet sportif alors j’y vais ! Je joue 15 matches, on joue les playoffs… Mais en avril, le club dépose le bilan. On a un nouveau président avec qui ça ne se passe pas bien. On est 50 joueurs sous contrat, c’est le bordel ! Je quitte donc le club et je me retrouve une nouvelle fois sans club.

Comment atterris-tu à Los Angeles?

Grâce à Sidney Broutinovski (Directeur Général du cabinet d’agent de joueur 11 DE LÉGENDE & le fondateur de l’école des agent de joueurs de football -l’EAJF) qui me parle d’une opportunité de partir là bas. Je suis quelqu’un de très open, ouvert à toutes les cultures. A l’époque, pour moi, Los Angeles Galaxy c’est David Beckham. Je ne connaissais rien à ce championnat et à cette franchise. On me dit que c’est pour jouer avec la réserve dans un premier temps et qu’en cas de bonnes performances je pourrais intégrer éventuellement l’équipe première. J’avais déjà un mauvais à priori sur la MLS, alors jouer en troisième division, je me disais que le niveau était certainement … très moyen (il sourit). Mais après réflexion j’ai accepté le challenge. Je ne pouvais pas passer à côté d’une expérience aussi incroyable et comme je t’ai dit je ne regrette rien. Je referais la même chose aujourd’hui.

C’est ta deuxième saison aux USA en USL avec l’équipe réserve, est-ce que tu n‘as pas cet impression de revivre ce que tu as vécu à l’OM ?

Non c’est différent. A l’OM j’étais jeune et je jouais en amateur. Ici je suis pro. Je suis dans un environnement où l’on nous met dans des conditions telles, qu’on ne pense que soccer. C’est vrai j’espère avoir l’opportunité de jouer en MLS et d’intégrer l’équipe première mais il ne faut pas être gourmand trop rapidement.

L’effectif de Los Angeles a été renforcé par des joueurs de classe mondiale: Gerrard, Giovani récemment. Voir ces joueurs arriver, c’est pas décourageant pour toi qui aspire à enfin intégrer l’équipe première ?

Non, c’est motivant. Ces joueurs que tu cites jouent à des postes différents du mien, ce ne sont pas des concurrents directs. Pouvoir les côtoyer, c’est une chance de malade. C’est même difficile de réaliser que chaque matin on va les voir.

Apprécies-tu toujours ton quotidien à Los Angeles ? Les installations du club, la ville etc…

11002674_987226914638281_6027754752503121569_oLes installations du club parlons-en. Je ne pense pas qu’il y ait un club de Ligue 1 qui ait ce niveau d’installation. C’est incroyable. Tout est fait pour que nous sentions bien. Nous nous entraînons au même endroit que l’équipe première, nous utilisons la même salle de musculation. C’est du très haut de gamme . Quant à mon quotidien, je vis un rêve. Los Angeles, je n’ai pas besoin de t’expliquer… Le club nous laisse pas mal de liberté en plus. Je me suis très bien adapté à ce pays, je me sens bien ici.

Tu pourrais quitter cette franchise pour une autre?

Ouais pourquoi pas, je suis très ouvert. On va voir comment ça va se passer. Après, il faut voir la ville, c’est sûr…

Pour jouer ce match à Austin au Texas, vous avez pris l’avion depuis la Californie. Comment vis-tu ces nombreux et interminables voyage en avion ?

Personnellement ça ne me dérange pas. Trois heures d’avion, ce n’est pas la mort. Les équipes en Europe qui jouent des compétitions européennes connaissent aussi ça. J’adore voyager alors ce n’est vraiment pas un problème pour moi.

Après ton but, je t’ai vu faire une petite prière. Tu es musulman, est-ce que, comme les clubs peuvent le faire en France, les franchises américaines aménagent les séances d’entraînement pour les joueurs de confession musulmane durant le ramadan ?

Ici, dès le départ je suis allé voir les dirigeants, le staff, et je leur ai demandé de me considérer comme un joueur lambda. Je savais que je n’allais pas souffrir pendant le jeûne, malgré la chaleur en Californie. J’ai même terminé en tête aux tests physiques de l’équipe. C’était un peu dur au début, mais ça ne m’a posé aucun souci après les premiers jours.

Tu suis un petit peu ce qu’il se passe dans ton club de cœur? Tu as du voir ce qu’il s’est passé récemment?

Bien sûr, c’est mon club formateur alors je les suis de très près. Je ne me fais pas de souci après le départ de Bielsa. Le club trouvera un entraîneur à la hauteur. Et puis je connais Passi, je sais qu’il fera le boulot pendant la transition. Et peut être même plus longtemps…