La NASL et son docteur Who

Les choses se présentent mal pour la NASL en 1969. NBC rompt le contrat télévisuel, et le championnat perd son statut professionnel après une première saison désastreuse en terme de retombées. Seulement cinq franchises existent. Le soccer est à l’agonie.

Phil "doc" Woosnam doit sauver la NASL
Phil « Doc » Woosnam doit sauver la NASL

Le coach des Atlanta Chiefs, Phil Woosnam, vainqueur du premier championnat nord-américain et sélectionneur des USA, est nommé commissaire de la NASL. Il a pour mission d’éviter la mort du championnat, et accessoirement de le revitaliser. Il demande ainsi aux cinq franchises existantes de baisser la masse salariale et de réduire les coûts. Toutes les stars internationales et la plupart des meilleurs joueurs sont foutus à la porte. C’est aussi le cas de Vava, qui s’en va. Seulement voilà, les équipes ne comportent plus assez de joueurs. Woosnam lui-même a alors de sérieux doutes concernant la survie du championnat. Lui vient une idée !

Ancien joueur de West Ham et d’Aston Villa, et en très bon termes avec eux, il va alors demander à ses anciens clubs de venir faire des matchs d’exhibition. Il convaincra trois autres équipes anglaises de venir aux USA  pour jouer  une sorte de mini championnat, l’International Cup. Cela laisse le temps aux franchises américaines de se reconstruire, les équipes anglaises, elles, sont heureuses de jouer aux USA tous frais payés, et cela divertit les spectateurs curieux.

Lors du second semestre, le championnat nord-américain débute. Bien que moins flamboyant et moins médiatisé, les gens s’intéressent d’avantage à cette saison car, débarrassée des étrangers, leur équipe est composée exclusivement de joueurs locaux. Ils peuvent ainsi s’identifier à leur club. De plus, un duel entre Atlanta Chiefs et Kansas City intéresse le pays. Kansas gagnera le championnat d’un seul point, les playoffs ayant disparu car top chers. Un symbole. On assiste donc à une compétition beaucoup plus modeste qui a le mérite de plaire aux Américains. Quelque chose est en train de se passer.

Phil Woosnam : «  In my heart I knew this sport was good enough. » (Au fond de moi, je savais que ce sport était assez bon)

1969 est une année très importante pour ce sport. Beaucoup d’écoles l’ incluent à leur programme sportif, des écoles de soccer voient même le jour. Le fait est que, si les teens ne le regardent certes pas, ils adorent le  pratiquer. La NCAA, le championnat universitaire, est en pleine expansion. On parle même de soccer féminin, même si le projet n’en est qu’à l’état embryonnaire… Phil Woosnam est à l’origine de cet élan et il ne s’en cache pas.

En une saison, il a réussi a changé la donne. Jusqu’en 1975, il réussit l’opération parfaite. Sauver, puis développer lentement mais sûrement la NASL, tout en pensant à son futur en encourageant la formation des jeunes. Il est, aujourd’hui encore, considéré comme LE personnage  important dans le développement du soccer (il figure au Hall of Fame). Il s’attire alors la curiosité des médias. Les institutions des autres sports veulent l’embaucher. Il devient un personnage qu’on s’arrache. Mais voilà, le succès, SON succès va l’amener à prendre des décisions à l’encontre de sa logique. C’est le début de la période Rock’n’roll de la NASL.

Un reportage TV dédié à Phil Woosnam

@j_cortinovis

Dans l’épisode précédent : https://majeureliguefootball.wordpress.com/2013/01/08/1968-la-nasl-d…he-place-to-be/

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1968, la NASL débute. The place to be?

1968, nous y sommes. Un championnat national unique existe enfin, soutenu par des investisseurs motivés comme Lamar Hunt (qui donnera son nom à la Coupe des USA) et des parrains prestigieux comme Henry Kissinger, le secrétaire d’état du gouvernement américain. La classe !

Parmi les 22 franchises déjà existantes, 17 sont retenues pour participer au nouveau championnat. Elles sont réparties en quatre conférences car les voyages en avion sont trop couteux. De nouveaux joueurs traversent l’Atlantique, comme Janusz Kowalikqui qui arrive de Pologne pour rejoindre Chicago, et qui sera élu MVP, meilleur joueur de la compétition (30 buts et 8 passes décisives en 28 matches), le premier de l’histoire du soccer.

Casa, le seul joueur manchot de l'histoire du football mondial
Casa, le seul joueur manchot de l’histoire du football mondial

Des stars arrivent, comme Victorio Casa à Washington, qui restera comme le seul joueur manchot de l’histoire de ce sport ou encore Vava, star brésilienne du Mondial 1958 et 1962, qui débarque à San Diego à 34 ans. C’est la première rock star du soccer. Le changement de classe ne concerne pas seulement les joueurs. Ferenc Puskas, l’emblématique joueur hongrois du Real Madrid, connaîtra sa première expérience d’entraineur aux Vancouver Royals, non sans difficulté. La franchise du Canada avait en effet déjà fait signer Bobby Robson comme manager dans la cacophonie générale. Un compromis sera finalement trouvé : ce dernier sera l’assistant de Puskas. Un sacré duo qui mènera ses troupes à la … dernière place de leur Conférence ! Alors que l’exercice débute, tout le monde s’interroge réellement sur le niveau de ce nouveau championnat qui ne s’inspire d’aucun autre.

Et à la surprise générale, le niveau est bon. Très bon même. Des équipes venues d’autres continents, curieuses à l’idée de se confronter aux équipes américaines, l’apprennent à leurs dépens. Cleveland et New York s’imposent face au Santos de Pelé, tandis que les Atlanta Chiefs gagnent 3-2 contre Manchester City, l’équipe qui domine l’Angleterre ! L’entraîneur des Citizens, Malcom Allison, prétextera l’accident de parcours de sa formation et comparera même Atlanta à une équipe au niveau de la quatrième division anglaise. Piqué au vif, Atlanta propose une seconde confrontation… Rebelote, les Anglais sont défaits 2-1. Ils connaîtront une troisième défaite en une semaine face à Oakland. Toutes les équipes ne sont bien sûr pas toutes performantes. Le Dallas Tornado restera comme la pire équipe américaine de tous les temps avec 109 buts encaissés en 32 parties. A la fin de la saison, ce sont les Atlanta Chiefs qui sont sacrés contre le San Diego de Vava en final de playoff, au terme d‘une saison plutôt réussie. Du moins sur le terrain…

Car en en terme d’audience et de spectateurs, la saison est vécue comme une catastrophe industrielle. 3 000 spectateurs en moyenne, c’est bien loin des 20 000 attendus. Les salaires des joueurs et la location de grands stades ruinent les franchises. Les promoteurs américains ont mal analysé le marché américain et surestimé les effets du soccer sur la populasse. Les Américains ne comprennent pas ce sport, le jugeant trop lent et ennuyeux ! De plus, ils ne s’identifient pas à l’équipe de leur ville avec ces trop nombreux étrangers qui dominent les natifs américains. La discrimination est présente, même dans le soccer…

En Novembre 1968, apeuré par ce désastre financier, Detroit est la première équipe à annoncer qu’elle renonce à continuer. Avant que six autres franchises ne suivent… La NASL est sous le choc et tente de convaincre les propriétaires des dix autres franchises à insister la saison prochaine malgré le fiasco. Seulement cinq acquiescent. Et voilà que NBC rompt le contrat TV. Le soccer est au plus mal.

@j_cortinovis

L’épisode précédent  https://majeureliguefootball.wordpress.com/2013/01/05/genese-major-league-soccer/

Mon top 5 des plus beaux buts de la MLS 2012

Number 5: Thierry Henry (New York Red Bulls)

Un but 100% frenchy. Thierry Henry montre ici qu’il a aussi un pied gauche sur cette longue balle de Le Toux. Il inscrit son 10ème but de la saison en battant le gardien de Chicago, Sean Johnson, futur gardien des USA. C’est une pépite, il pourrait d’ailleurs partir en Angleterre très bientôt.

Number 4 : David Beckham (Los Angeles Galaxy)

On dirait qu’il marque sur coup franc tant son geste est parfait. Putain David, tu t’en vas alors que tu fais ta meilleure saison depuis tes débuts en 2008 avec LA. C’est vraiment trop injuste.

 Number 3: Ryan Johnson (Toronto FC)

Le jamaïcain qui joue maintenant à Portland effectue une jolie remontée de balle avec une conduite de balle un brin aléatoire et va placer un amour de ballon dans la lucarne du gardien autrichien de Seattle, Michael Gspurning.

Number 2: Jack McInerney (Philadelphia Union)

8 buts en 25 matches pour cet espoir américain à l’attaque d’une équipe très moyenne cette saison, dont ce but d’une précision épatante. Si mon chouchou n’avait pas marqué un but sublime, ce but serait Goal of the year pour moi.

Number 1: Fredy Montero (Philadelphia Union)

Voilà mon chouchou. Montero, 25 ans. Un très bon joueur qui aurait sa place en Europe. 13 buts en 2012. Toujours plus de 10 buts depuis qu’il évolue en MLS, c‘est à dire 2009. Malheureusement, il quitte les states pour rejoindre son pays, la Colombie. Merci Fredy. The show must go on

En bonus, le goal of the year de l’année 2011. Le chef d’oeuvre d’Eric hassli.

Vivement 2013 avec sûrement au moins un coup franc de Juninho Pernambucano. See U

@j_cortinovis

Mon top 10 des plus beaux buts de la MLS 2012

Petite parenthèse pour vous montrer les 10 plus beaux buts de la saison passée, d’après moi. J’ai éliminé beaucoup de frappes de loin spectaculaires, car les gardiens en Major League Soccer ne sont pas top. On commence du 10ème au 6ème.

Number 10: Robbie Keane (Los Angeles Galaxy)

L’Irlandais signe ici son plus beau but de la saison, parmi ses 16, sur cette transversale de Juninho qu’il ajuste parfaitement. Toujours un régal de le voir célébrer ses buts de la même manière qu’avant. Ça nous rappelle le bon vieux PES !

Number 9: David Beckham (Los Angeles Galaxy)

On sent que le défenseur le plus proche de Beckham réalise son erreur de lui laisser autant d’espace sur cette action. Trop tard…

Number 8: José Villaréal (Los Angeles Galaxy)

Encore Los Angeles Galaxy. Il faut bien avouer que c’est l’équipe qui marque le plus de buts spectaculaires. Il est cette fois l’œuvre de José Villaréal sur un nouveau service parfait de Juninho. Villaréal, 19 ans,  inscrit son premier but en pro quelques minutes après son entrée, lui qui jouait son 2ème match seulement en MLS. « What a way to score your first professional goal » José !

Number 7: Patrick Ianni (Seattle Sounders)

Seul but de la saison pour le défenseur à la queue de rat. C’est encore plus beau quand le commentateur annonce le buteur avant que Mauro Rosales ne tire le coup-franc.

Number 6: David Beckham (Los Angeles Galaxy)

La classique David Beckham, cette fois contre L’impact Montréal. Les supporters Québécois applaudissent et sont fiers d’en avoir vu un. En vrai. Juninho Pernambucano qui vient de signer à New York sera le digne successeur de Beckham dans cet exercice la saison prochaine.

La suite plus tard. Promis, beaucoup moins de Los Angeles Galaxy dans les cinq plus beaux buts !

@j_cortinovis